"Ce n’était pas mon choix": le président de Lens soutient quand même Labrune après sa réélection à la présidence de la LFP
Le football français a vécu une semaine intense, avec la réélection de Vincent Labrune au poste de président de la Ligue de football professionnel. Une victoire sans appel face à Cyril Linette, même si le patron de la LFP se sait attendu dans de nombreux dossiers. Face à la crise que traverse le foot français, Joseph Oughourlian a décidé de ne pas se représenter au conseil d'administration de la Ligue. Une décision qu'il justifie par la "manière dont la Gouvernance fonctionne" au sein de l'instance.
"J’ai été déçu par un certain nombre de décisions qui ont été prises", a expliqué le président de Lens dans l'émission Bartoli Time sur RMC ce dimanche. "Vincent Labrune a été réélu, je l’ai félicité. Ce n’était pas mon choix. Il est notre président, je le soutiens à 100% et il sait qu’il peut compter sur le Racing Club de Lens. C’est la même chose pour DAZN, où j’avais émis quelques interrogations sur le choix, la pertinence, le prix."
"40 euros par mois, c'était trop cher"
Joseph Oughourlian salue le travail réalisé et les efforts par DAZN, qui a acquis les droits du championnat seulement quelques jours avant le début de la saison. "Ils ont eu deux semaines pour être le diffuseur de la Ligue 1. Ils ont fait une prouesse technique. Ils sont devenus plus raisonnables sur le prix, ça ne peut être qu’une bonne nouvelle pour nos supporters. Je rappelle que Lens est l’une des régions les plus pauvres de France. 40 euros par mois, c’était trop cher. Ça m’ennuyait pour les supporters. Si les résultats ne sont pas là, il faut en tirer des conséquences aussi au niveau des gérants. Je prends acte ce qu'il s'est passé. Au RCL, on sera exemplaire pour aider DAZN à produire des contenus de très bonnes qualités. On leur ouvrira nos portes, jour de match et hors jour de match, de manière à ce qu'ils puissent apporter le plus d'éclairages possibles à se qu'il se passe dans le club."
Si le football français en est arrivé à cette situation, c'est aussi parce que Vincent Labrune exigeait beaucoup pour son produit (1 milliard d'euros). Après un long feuilleton, DAZN avait acquis début juillet les droits TV de huit matchs de Ligue 1 par journée pour 400 millions d'euros en moyenne par an. De son côté, beIN Sports diffuse un match par journée, pour 100 millions d'euros annuels. "Soit les attentes étaient trop élevées, mais il y avait aussi un aspect sur les négociations", confie Joseph Oughourlian.
"Vincent Labrune voulait le prix le plus élevé. Il n'allait pas entrer en négociation avec un prix très bas. Le résultat est ce qu'il est. Sur les droits domestiques, on s'aperçoit que c'est compliqué. Je voudrais qu'on n'oublie pas qu'on vend un produit, qu'on n'oublie pas le distributeur. Le problème, si on veut un prix important pour notre produit, il faut qu'on l'améliore. On n'a rien fait pour l'améliorer. La Ligue en est consciente, Vincent en est conscient. Le prix est important, dans un contexte où il y a de l'inflation partout, beaucoup de concurrence pour ces produits dans le monde du divertissement. Avant de prendre l'abonnement, c'est ça qu'on regarde. On s'est coupé de notre principal distributeur qui était associé au foot français (Canal+). La relation s'est dégradée dans le temps. Ils sont passés à autre chose. Je ne sais pas si on les récupèrera un jour."