Mulatu Astatke, le père de l’éthio-jazz entre tournées et valorisation des instruments africains
Chaque jeudi soir, dans l'ambiance tamisée du bar-concert, la même question anime les visages éclairés à la bougie. Éthiopiens férus de jazz et touristes de passage dans la capitale éthiopienne, tous s'interrogent sur la prestation, ou non, du maître des lieux, Mulatu Astatke. À défaut de voir le créateur de l'éthio-jazz en personne, les spectateurs sont accueillis par sa statue, postée à l'entrée de l'African Jazz Village, situé dans l'enceinte de l'hôtel Ghion, à deux pas de la place Meskel.
Une statue du créateur de l'éthio-jazz accueille les clients de l'African Jazz Village. © Augustine Passilly
Une fois dans la salle circulaire, saturée bien avant que les premières percussions ne résonnent, Mulatu Astatke reste omniprésent. Sur les affiches des concerts passés, sur les portraits en noir et blanc, en reproduction graphique trônant sur une représentation en relief du continent… Alors, les jeudis où l'icône s'empare du clavier pour accompagner ses musiciens pour un ou deux morceaux, le public s'embrase. Cet engouement dépasse largement les frontières de la deuxième nation la plus peuplée d'Afrique.
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