Mort d’Alain Delon : quand la star brillait sur les planches

Alain Delon, Marie Bell, Jacques Dacquemine et Raymond Rouleau lors de la dernière répétition de la pièce Les Yeux crevés au Théâtre du Gymnase, à Paris, en juin 1968.  - Credit:Universal photo/Sipa
Alain Delon, Marie Bell, Jacques Dacquemine et Raymond Rouleau lors de la dernière répétition de la pièce Les Yeux crevés au Théâtre du Gymnase, à Paris, en juin 1968. - Credit:Universal photo/Sipa

Tout comme pour son ami Jean-Paul Belmondo, le théâtre pour Alain Delon – décédé dimanche 18 août à 88 ans –, était d'abord une façon de rebondir, de retrouver un public en chair et en os, de goûter aux bravos. L'acteur fit ses premiers pas sur scène en 1961 aux côtés de sa compagne de 22 ans, Romy Schneider, dans Dommage qu'elle soit une p…, mis en scène par son mentor Luchino Visconti au Théâtre de Paris.

Entre Rocco et ses frères (1960) et Le Guépard (1963), le cinéaste italien avait convaincu le jeune acteur de 25 ans de s'embarquer dans ce drame élisabéthain de John Ford (1586-1640) l'histoire sulfureuse d'un amour incestueux entre un frère et une sœur.

Pour ces deux « débutants », selon leurs propres mots, l'aventure était risquée mais prometteuse. Morts de trac, confrontés à des personnalités comme Elvire Popesco, Silvia Monfort, Daniel Sorano, mais portés par la mise en scène de Visconti, ils passèrent la rampe. À l'époque, le Tout-Paris vibra pour le couple, ces « petits fiancés de l'Europe », dont la carrière ne faisait que commencer.

Une forme d'adieu

Pour « l'acteur à l'instinct » tel que Delon se définissait lui-même, le théâtre n'est pas une passion ni une « vocation », mais « la meilleure thérapie du monde », un retour au réel en direct et sans filet. Une façon de se retrouver et de retisser aussi ses liens familiaux, notamment avec sa fille Anouchka (19 ans, en 2011) avec laquelle il partagea l'affiche de la pièce d'Éric Assous, Une journée o [...] Lire la suite