La minute antique : déni olympique

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Il s'est tiré dans le pied avec sa foudre au moment de la dissolution. Il est descendu de son Olympe, comme le montre son aveu récent : « J'étais un président qui gouverne, je serai un président qui préside. » Mais Emmanuel Macron, pour autant, n'a pas encore quitté, officiellement, les habits de Jupiter. D'où son acharnement, lui qui n'a pas mesuré à temps l'ampleur à venir des Jeux (que n'a-t-il dissous après, pour tirer les marrons politiques du feu de la vasque…), à se cramponner à eux. À peine sont-ils terminés qu'il décore les athlètes à tour de bras, annonce, dans Le Parisien, une « fête annuelle du sport » tous les 14 septembre, et se dit en accord avec Anne Hidalgo, accrochée, elle aussi, aux anneaux olympiques. Comme si la « parenthèse enchantée » – dixit Macron – ne devait jamais se fermer, l'« esprit des Jeux » permettant surtout de pas penser aux guerres ou au mur de la dette. On avoue ne pouvoir s'empêcher de penser à la fameuse expression latine panem et circenses (« du pain et des jeux »), par laquelle l'écrivain latin Juvénal stigmatisait la tendance des gouvernants à vouloir endormir le peuple. Voire, ici, à s'endormir eux-mêmes alors qu'il y a péril en la demeure. Juvénal, encore : « Quis custodiet ipsos custodes ? » : « Qui me gardera de mes gardiens ? » § Christophe Ono-dit-Biot