Mercato: ancien du PSG, Rabiot doit-il craindre un accueil hostile avec l’OM?
Il fut un temps, pas si lointain, où Fabrice Fiorèse se faisait sciemment "découper" par Sylvain Armand. Le tort de l’ancien attaquant marseillais? Avoir décidé à l’été 2004 de quitter le PSG pour rejoindre l’OM, rival honni, après avoir juré qu’il resterait dans la capitale. Il en avait payé le prix par un accueil hostile au Parc des Princes et ce tacle violent à contretemps du défenseur parisien, directement exclu sur le coup. Frédéric Déhu, parti chez le rival marseillais le même été, est aussi classé au rang des plus grands traîtres dans l’esprit des supporters parisiens de l’époque. Adrien Rabiot, proche de s’engager avec l’OM sous réserve de passer sa visite médicale avec succès, doit-il s’attendre à un accueil similaire chez les supporteurs marseillais?
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"Les Marseillais vont l’accueillir à bras ouverts, le foot a changé"
Né en région parisienne (Saint-Maurice), post-formé au PSG (à partir de 15 ans), le milieu de terrain y a lancé sa carrière professionnelle à 17 ans en 2012 avant d’y passer sept saisons entrecoupées d’un prêt à Toulouse (en 2013). Il en est parti brouillé en 2019 avec les supporters et sa direction après six mois de "placard" sans jouer en raison de son refus de prolonger son contrat pour en partir libre, l’été suivant à la Juventus Turin. Vingt ans après la "traîtrise" de Fiorèse et Déhu, la situation de Rabiot n’est pas la même. L’international français (48 sélections, 4 buts) ne rejoint pas l’OM directement après son départ du PSG, mais après cinq ans passés à la Juventus.
S’il est inéluctablement lié au PSG, les circonstances conflictuelles de son départ et le rappel de son attachement à l’OM lors de ses jeunes années lissent un peu les débats. Son statut de joueur international, titulaire chez un grand d’Europe aide aussi les supporters marseillais à s’émerveiller plus que rager contre son recrutement. Daniel Riolo, éditorialiste de l’After Foot, ne croit d'ailleurs pas du tout à un accueil hostile du vice-champion du monde 2022 sur la Canebière, pour une autre raison: celle du changement d’approche des nouvelles générations de supporteurs.
"Rabiot, on le prend tous les jours"
"Pour les jeunes qui regardent le foot aujourd’hui, ce n’est plus un sujet, ils s’en foutent royalement", a-t-il assuré dans l’After Foot dimanche. Les Marseillais vont l’accueillir à bras ouverts, le foot a changé. (…) On va ressortir la phrase où il dit qu’il supportait l’OM quand il était enfant. C’est comme Elye Wahi qui dit: ‘je n’aurais jamais mis les pieds là-bas’ puis il signe, il fait une conf et "emballez, c’est pesé". Les gens n’en ont plus rien à cirer de ces choses-là. Ils avalent tout. Tu fais une vidéo sympa, c’est terminé, ces valeurs-là n’existent plus dans le foot d’aujourd’hui. De toute façon, on est dominé par les footix."
Wahi, arrivé cet été après avoir affirmé quelques années plus tôt qu’il ne signerait jamais à l’OM, avait plaidé une erreur de jeunesse. Mais le public du Vélodrome ne lui pas tout à fait pardonné avec quelques sifflets émis contre le joueur. Mais Eric Di Méco, ancien Marseillais membre de la Dream Team RMC, les qualifie de plutôt "bienveillants" et "de dépit" en raison de son inefficacité. De quoi rassurer Rabiot avant sa signature?
Lenny, auditeur de l’After Foot et supporteur de l’OM, avoue se moquer dans son passé parisien en citant les nombreux joueurs passés d’un rival à l'autre ces dernières années. "On s’en fout maintenant", assure-t-il. "On a eu des (Lassana) Diarra, Ben Arfa et même Cana a été formé là-bas et on lui donne une tribune aujourd’hui", sourit-il. "Pour la L1 et l’OM, Rabiot, on le prend tous les jours. On va avoir un milieu Hojbjerg-Rabiot, voire Rongier. Sur le papier, c’est beau. On va voir ce que ça donne sur le terrain. Il va se faire siffler un match ou deux et après, on sait comment c’est le foot: il va nous mettre un but contre Lens et on va vite oublier. On a oublié la dinguerie de Wahi, le foot a changé." Une date pourrait lui permettre de tourner définitivement la page parisienne dans l’esprit des fans marseillais: celle du premier choc face au PSG, le 27 octobre prochain (9e journée de L1) au Vélodrome.