« Sur le massacre de Thiaroye, la responsabilité de la France est désormais engagée »

Fresque murale à Dakar commémorant le massacre de Thiaroye en 1944.  - Credit:DR
Fresque murale à Dakar commémorant le massacre de Thiaroye en 1944. - Credit:DR

Dix ans après le discours de François Hollande en 2014, une nouvelle étape vient d'être franchie avec la décision, le 18 juin, de l'État français d'octroyer la mention « morts pour la France » à six tirailleurs sénégalais (quatre Sénégalais, un Ivoirien et un Burkinabé) tués lors du massacre de Thiaroye, le 1er décembre 1944. « Ce geste s'inscrit dans le cadre des commémorations des 80 ans de la libération de la France, comme dans la perspective du 80e anniversaire des événements de Thiaroye, dans la droite ligne mémorielle du président de la République qui souhaite que nous regardions notre histoire “en face” », avait indiqué à l'AFP le 28 juillet le secrétariat d'État français chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire, avant de préciser que cette mesure « pourra être complétée dès lors que l'identité exacte d'autres victimes aura pu être établie ».

Une avancée considérable dans ce dossier sensible entre la France et le Sénégal sur un pan controversé de l'Histoire, fait d'omissions, de mensonges et d'obstacles à la vérité des faits.

Selon la version officielle, une mutinerie au camp militaire de Thiaroye (en banlieue de Dakar) aurait été déclenchée par les soldats des forces coloniales, anciens prisonniers de guerre sur le sol français, conduisant les forces françaises à ouvrir le feu, tuant trente-cinq tirailleurs sénégalais. Relayée pendant des décennies par l'État français, cette version fait l'objet de nombreuses controverses, plusieurs historiens [...] Lire la suite