Le marteau et la littérature

Kamel Daoud au restaurant Drouant le 4 novembre pour recevoir son prix Goncourt.  - Credit:KHANH RENAUD POUR « LE POINT »
Kamel Daoud au restaurant Drouant le 4 novembre pour recevoir son prix Goncourt. - Credit:KHANH RENAUD POUR « LE POINT »

Un corps portant parka, jean et baskets, son sac encore sur le dos. Et à côté de ce corps couché dans le caniveau, une tête seule, ensanglantée, celle d'un professeur d'histoire décapité en pleine rue, en France, au XXIe siècle. Alors que la cour d'assises spéciale de Paris a commencé à juger, ce lundi 4 novembre, huit adultes accusés d'avoir participé à l'engrenage infernal qui a mené à l'assassinat de Samuel Paty, Émilie Frèche nous détaille cette photo intolérable à laquelle elle s'est elle-même confrontée pour les besoins des deux ouvrages qu'elle a consacrés à l'attentat. Ne nous soustrayons pas à la violence de cette image qui interroge notre pays tout entier, un pays où sont désormais prononcées, et exécutées, des fatwas. Et relisons, sous la plume de Valentine Amara, la chronique détaillée de cette mort annoncée, glaçant enchaînement de mensonges, d'appels à la haine et de renoncements, collectifs, face à l'obscurantisme. Notre journaliste spécialisée justice y rappelle notamment, détail terrible, qu'un marteau a été retrouvé dans le sac à dos de Samuel Paty. Dans la France des Lumières, voilà le pauvre moyen qu'avait trouvé ce professeur, se sachant menacé, pour défendre sa vie.

► PELOTON. L'écart entre les deux candidats est si serré qu'il faudra sans doute, après le scrutin du 5 novembre, attendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour connaître le vainqueur du duel Trump-Harris aux États-Unis. Une seule chose est sûre : trois semaines ap [...] Lire la suite