Le marteau et la littérature
Un corps portant parka, jean et baskets, son sac encore sur le dos. Et à côté de ce corps couché dans le caniveau, une tête seule, ensanglantée, celle d'un professeur d'histoire décapité en pleine rue, en France, au XXIe siècle. Alors que la cour d'assises spéciale de Paris a commencé à juger, ce lundi 4 novembre, huit adultes accusés d'avoir participé à l'engrenage infernal qui a mené à l'assassinat de Samuel Paty, Émilie Frèche nous détaille cette photo intolérable à laquelle elle s'est elle-même confrontée pour les besoins des deux ouvrages qu'elle a consacrés à l'attentat. Ne nous soustrayons pas à la violence de cette image qui interroge notre pays tout entier, un pays où sont désormais prononcées, et exécutées, des fatwas. Et relisons, sous la plume de Valentine Amara, la chronique détaillée de cette mort annoncée, glaçant enchaînement de mensonges, d'appels à la haine et de renoncements, collectifs, face à l'obscurantisme. Notre journaliste spécialisée justice y rappelle notamment, détail terrible, qu'un marteau a été retrouvé dans le sac à dos de Samuel Paty. Dans la France des Lumières, voilà le pauvre moyen qu'avait trouvé ce professeur, se sachant menacé, pour défendre sa vie.
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