Marc Fesneau pour le JDD : Un budget « historique » pour l’agriculture

MARC CHARUEL

Mi-juillet, vous affirmiez que nous traversions un été « normal ». Les vignes du Bordelais ont été décimées par le mildiou à cause d’un excès de pluie, les moissons ont été retardées, les fruits dans le Sud ont été brûlés. Est-ce cela un été « normal » pour les agriculteurs ?

La vie de l’agriculture, ce sont des bonnes années, des mauvaises années, des années moyennes. C’est l’histoire de cette activité humaine à ciel ouvert. On m’a fait le grief d’avoir parlé d’été « assez normal ». Je parlais de la météo du moment, pas du climat. En réalité, nous avons eu des températures de près de deux degrés supérieures à la moyenne en France. C’est le résultat implacable du dérèglement climatique. Certains territoires ont été durement touchés par des phénomènes climatiques, mais en moyenne nous avons eu moins de sécheresse que l’année dernière, hormis en Roussillon. Les moissons ont d’ailleurs parfois été retardées par la pluie. À l’arrivée, on constate une production agricole dans la moyenne plutôt haute de ces dernières années, en particulier pour les céréales : + 5 % pour le blé tendre par rapport à 2022 ou une pousse de prairie correcte.

Donc tout va bien ?

Ce n’est jamais blanc ou noir en agriculture. Les charges ont augmenté. Mais cette année est meilleure que 2022 même s’il y a des disparités. Il n’empêche qu’avec le changement climatique, nous aurons de plus en plus d’accidents climatiques extrêmes : trop de pluie, trop de sècheresse et toujours une chaleur excessive. Le d...


Lire la suite sur LeJDD