Dans les marais salants de Guérande, ou gérer le fléau du surtourisme

Au-delà d'être un magnifique site touristique, le secteur des marais salants de Guérande est avant tout une zone de travail.   - Credit:CG
Au-delà d'être un magnifique site touristique, le secteur des marais salants de Guérande est avant tout une zone de travail. - Credit:CG

Comme beaucoup de ses collègues, Stéphane Jaffrelot n'ose plus travailler en journée l'été, préférant s'activer très tôt le matin ou juste avant le coucher du soleil. Non pas pour éviter le coup de chaud, mais pour fuir le regard insistant des curieux. Il lui suffit en effet de s'emparer d'un palude au bord de l'un de ses œillets pour déclencher l'hystérie. « Tout le monde s'arrête n'importe comment au milieu de la route pour prendre des photos, grince ce producteur de sel. Ce n'est plus possible ! »

La faute au surtourisme, ce nouveau fléau estival qui empoisonne désormais les marais salants de Guérande. Avec ses reflets multicolores et son décor naturel brut, le panorama a de quoi, en effet, émerveiller les foules. Mais trop, c'est trop ! « Il y a eu beaucoup de publicité autour de ce site, et cela a créé un énorme afflux de visiteurs qu'on n'a pas vraiment anticipé, et on a maintenant du mal à le gérer », observe Antoine Mercier, guide nature indépendant sur la presqu'île.

Près de 700 cyclistes par jour en août

Surtout, contrairement à d'autres spots touristiques, ce territoire niché à la pointe nord-ouest de la Loire-Atlantique a comme particularité d'être une zone d'activité. « Et ça, les gens semblent parfois l'oublier, lance Joseph Lecadre, président du syndicat de défense des paludiers. Certains pensent même qu'on est payés par l'office du tourisme ! »

Or, dans les salines, ce ne sont pas des figurants mais bien des professionnels qui, en plus de subir [...] Lire la suite