Macron, Barnier et les députés « pomponettes »

Le Premier ministre Michel Barnier lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 22 octobre 2024.   - Credit:Raphaël Lafargue/Abaca
Le Premier ministre Michel Barnier lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 22 octobre 2024. - Credit:Raphaël Lafargue/Abaca

Non, vous ne rêvez pas. C'est ici, en France, dans la plus haute instance de la représentation nationale que nous assistons à un spectacle déconcertant, pour ne pas dire affligeant. Alors que le pays est au bord du gouffre, que l'Europe nous attend au coin du bois pour nous faire payer notre dette publique colossale, que les agences de notation sont à deux doigts de nous déclasser, à l'Assemblée nationale, en plein débat sur le projet de loi de finances 2025, nos députés ont pris la poudre d'escampette.

Volatilisés. Disparus. Aux abonnés absents. Ils ont fait l'école buissonnière avec une inconscience folle, tels des garnements qui avaient autre chose à faire que de discuter du budget proposé par Michel Barnier et son équipe. Nos députés ? Pas tous. Ceux de la coalition qu'on appelle le « socle commun » – Renaissance, LR, MoDem, Horizons –, des élus censés soutenir le gouvernement de cohabitation qu'Emmanuel Macron a validé du bout des lèvres après le désastre de la dissolution.

On les supposerait combatifs, ardents à tenter de sauver les meubles, pugnaces à éviter de montrer une image désastreuse du pays. Or, près de quatre députés sur cinq de ces formations – le MoDem étant moins touché par cette vague de fuyards – ont préféré faire le mur. Ils ont laissé le champ libre au Rassemblement national et à La France insoumise pour mener la danse parlementaire, voter amendement sur amendement, et apparaître ainsi comme les garants du débat démocratique. Incroyabl [...] Lire la suite