Si Macron avait écouté la Pythie...
« Iphitos, voyant que la Grèce était désolée par des divisions intestines et par une maladie contagieuse, crut devoir aller demander à l'oracle de Delphes un remède à tous ces maux ; et la Pythie lui ordonna, dit-on, de rétablir les Jeux olympiques. » Ah ! si Macron avait relu le grand voyageur antique Pausanias avant de dissoudre l'assemblée ! Il aurait vu quel bénéfice il pouvait tirer des JO et aurait compris qu'il était peut-être plus avisé de la dissoudre après.
Tout le monde l'a vu, l'a dit, s'en est réjoui, avec étonnement souvent : les Français semblent avoir mis leurs névroses en vacances, comme l'a joliment écrit Marc Bassets dans El Pais. Mais gardons la tête froide à propos de la prétendue « trêve olympique ». Même dans l'Antiquité, où dès le IXe siècle avant notre ère elle avait été instituée comme « sacrée » (et divinisée par une statue dans le sanctuaire d'Olympie sous le nom d'Ekekheiria), elle ne fut pas respectée, comme lorsque Sparte, en 420 avant notre ère, envoya ses hoplites dans la région même des Jeux. De toute façon, après la trêve, est-ce encore la trêve ?