Face aux pénuries de médicaments, la « grande débrouille » des médecins et des patients

L'amoxicilline est l'un des antibiotiques qui, il y a deux ans, avait fait l'objet de mesures visant à contrer sa pénurie.  - Credit:Christophe Petit Tesson / MAXPPP
L'amoxicilline est l'un des antibiotiques qui, il y a deux ans, avait fait l'objet de mesures visant à contrer sa pénurie. - Credit:Christophe Petit Tesson / MAXPPP

Pas un jour – ou presque – ne passe sans que clignote un nouveau message d'alerte sur le site de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Et l'été ne fait pas exception. Ce jeudi 8 août, un communiqué de l'agence pointe par exemple la rupture d'approvisionnement des stylos auto-injecteurs d'adrénaline Anapen (laboratoire Bioprojet). Aucune remise à disposition complète de ce traitement d'urgence vital – indiqué dans le traitement des réactions allergiques potentiellement mortelles (choc anaphylactique) – n'est prévue avant le premier trimestre 2025.

Entre-temps, les médecins s'arrangeront au cas par cas, en reportant les prescriptions sur d'autres stylos dont le maniement n'est pas forcément identique. Charge aux patients de s'adapter.

Plus 30 % de signalements en un an

Dénoncées depuis plusieurs années, les pénuries de médicaments empoisonnent la vie des Français. En 2023, les signalements des ruptures de stocks ou de risques de rupture ont même augmenté de plus de 30 %, avec près de 5 000 signalements faits auprès de l'ANSM. Toutes les classes de médicaments sont concernées.

Parmi les médicaments d'intérêt thérapeutique majeurs (MITM), les médicaments cardiovasculaires, les médicaments du système nerveux, les anticancéreux et les anti-infectieux sont plus particulièrement représentés. Dans 40 % des cas, les autorités ont dû prendre des mesures : contingentement quantitatif, qualitatif (comme une réservation du stock pour [...] Lire la suite