Comment les médecins ont transformé les moisissures en pénicilline

Des boîtes de pénicilline produites en 2013.  - Credit:REX/E. M. Welch/REX/SIPA
Des boîtes de pénicilline produites en 2013. - Credit:REX/E. M. Welch/REX/SIPA

Il est temps de mettre fin à une mystification. L'inventeur de la pénicilline n'est pas Alexander Fleming contrairement à ce que les livres d'histoire enseignent. Bien avant lui, des médecins ou guérisseurs utilisaient des moisissures pour soigner certains maux. Et cela remontre à longtemps !

Une équipe de l'université d'Adélaïde identifia des moisissures dans la plaque dentaire de Néandertaliens ayant vécu voilà 40 000 ans. Était-ce pour soulager un mal de dents ? La question reste posée. Des médecins chinois soignaient les panaris en les frottant avec des peaux de fruits moisis. Les Arabes traitaient leurs chevaux avec des moisissures. D'autres exemples existent en Serbie, en Grèce, en Russie, et au Sri Lanka.

À l'origine, la découverte inexploitée de Duchesne

C'est vrai, aucun des médecins de l'Antiquité ne savait par quel miracle les moisissures pouvaient agir. Le premier à décrypter le mécanisme fut, non pas Alexander Fleming, mais un médecin français nommé Ernest Duchesne, 32 ans avant lui. La thèse qu'il présenta était titrée « La concurrence vitale entre les microbes et les moisissures ». Il avait injecté des moisissures à des animaux victimes de maladies microbiennes. Par exemple, il traita des porcs contaminés par le bacille de la fièvre typhoïde avec de la moisissure du Gorgonzola. Pas un ne mourut.

À LIRE AUSSI 12 février 1941. Le jour où la pénicilline est utilisée pour la première fois

Sa thèse s'achevait sur ces mots : « On peut donc espérer qu'e [...] Lire la suite