Comment le luxe se lance sur le marché de la seconde main
Une bague Chaumet des années 1950, une veste noire aux poches brodées d'un écusson provenant d'une collection 1995 de Givenchy, un sac Pasta que Karl Lagerfeld dessina pour Fendi dans les années 1990… Autant de pièces étayées de documents d'archives que Heristoria a présentées à l'hôtel Cadogan de Londres à la fin de l'année dernière. Une vente aux enchères ? Une plateforme de revente ? Non, une start-up, lancée grâce au programme d'intrapreneuriat Dare (Disrupt, Act, Risk to be an Entrepreneur) de LVMH, dont la mission est de « dénicher les trésors vintage » allant de 1900 à 2010 des maisons du groupe, de la mode à la joaillerie en passant par l'horlogerie et les spiritueux. Si le département patrimoine de la maison concernée ne souhaite pas acquérir la pièce, Heristoria, néologisme issu des mots histoire et héritage, se charge avec lui de l'authentifier, de la « remettre en beauté » puis de la proposer lors d'événements ponctuels comme celui du Cadogan.
Heristoria est la parfaite illustration d'un phénomène qui se développe, lentement mais sûrement : la réappropriation du vintage par les maisons elles-mêmes. Longtemps restées au poste d'observatrices, elles finissent par entrer dans la danse face à un marché qui ne cesse de croître. Selon une étude de la plateforme de revente entre particuliers Thred Up en collaboration avec Global Data, le marché mondial de l'habillement de seconde main devrait atteindre 350 milliards de dollars d'ici à 2028, avec un tau [...] Lire la suite