Pour lutter contre l'obésité, la Colombie relève les taxes sur certains produits
Depuis le 1er novembre, les boissons sucrées et les aliments ultra-transformés comme les saucisses, les céréales, les sodas et boissons énergisantes sont plus chers. Une mesure visant à réduire l’obésité dans un pays où elle a explosé ces dernières années et qui suscite des réactions mitigées chez les Colombiens.
Avec notre correspondante à Medellin, Najet Benrabaa
Cette nouvelle taxe a été adoptée l’an dernier, mais ratifiée en octobre seulement par la Cour constitutionnelle. La hausse des prix concerne par exemple les produits riches en sel, en graisses transformées, ou encore les sodas, accusés d’aggraver les cas de diabète et d’augmenter les risques de maladies cardiovasculaires. En 2015, selon les chiffres officiels, 56% des adultes colombiens âgés de 18 à 64 ans étaient en surpoids.
Alejandra Cardonas est mère de famille. Cette avocate voit d’un bon œil cette mesure, même si quelques doutes la font réfléchir. « C’est important pour la santé de la population colombienne, mais j’ai peur que cela affecte fortement les commerçants. Je pense en particulier aux petits commerces et aux épiceries de quartiers ou vendeurs qui vivent de la vente de ce type de produit », souligne-t-elle.
Une taxe progressive
En Colombie, l’industrie sucrière emploie plus de 285 000 personnes. Plusieurs grands entrepreneurs du secteur ont d’ailleurs attaqué en justice cette taxe. En vain : la Cour constitutionnelle a déclaré cette année que la taxe « n'enfreint pas les principes d'égalité, de liberté économique ou de libre marché ». D'autres pays comme le Mexique, l'Équateur et le Pérou ont relevé les taxes sur les boissons riches en sucre dans le cadre de leur politique sanitaire.