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Loi immigration : la députée Naïma Moutchou n’arrange pas les affaires du gouvernement

La vice-présidente de l’Assemblée nationale Naima Moutchou, ici le 14 février 2023.
LUDOVIC MARIN / AFP La vice-présidente de l’Assemblée nationale Naima Moutchou, ici le 14 février 2023.

POLITIQUE - « Le “en même temps” sur ce sujet montre ses limites ». La vice-présidente de l’Assemblée Naïma Moutchou (Horizons) a lancé un pavé dans la mare dans une interview accordée au Figaro ce dimanche 29 octobre. Elle y prend ses distances avec plusieurs mesures du projet de loi immigration, dont l’article 3 défendu par l’aile gauche de la majorité.

Loi immigration : L’article 3 tourne à la guerre psychologique entre la droite et la majorité

Au cœur du problème, l’article 3 du projet de loi qui prévoit de régulariser certains travailleurs sans-papiers employés dans des « métiers en tension ». Naïma Moutchou se dit « défavorable » à cet article 3 « sur le plan intellectuel », apportant de l’eau au moulin de la droite.

« Il n’y a rien d’évident à considérer que le maintien irrégulier de travailleurs clandestins sur le territoire pourrait ouvrir des droits », estime la députée membre de la majorité, y voyant aussi « une forme d’encouragement à l’immigration clandestine alors que notre priorité doit être la lutte contre l’immigration illégale ».

Si elle sera « attentive à une rédaction nouvelle de cet article », la députée n’en fait cependant « pas un totem car (elle) souhaite in fine que le texte soit voté ».

Transformer l’AME

Naïma Moutchou se dit aussi « favorable à l’idée de transformer (...) l’aide médicale d’État (AME) en aide médicale d’urgence (AMU), comme proposé par les sénateurs LR ». Elle invite à « s’interroger sur les conditions du regroupement familial ». Et elle estime que l’article 4, qui « donne la possibilité à certains demandeurs d’asile de travailler immédiatement sur le territoire (...) pose question ».

« Le droit européen ne l’exige pas et aucun autre pays ne le pratique en Europe. Est-ce vraiment nécessaire ? », demande la députée, membre du parti de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe. Si le texte présenté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est « indispensable », il n’est « pas suffisant pour affronter tous les défis de la société », juge-t-elle.

Elle se prononce en faveur d’une « immigration choisie, pas subie », et prône comme LR l’exemple danois. « Ils ont admis qu’ils ne pouvaient pas combiner l’ouverture des frontières avec un modèle social généreux et l’absence d’un projet de partage de valeurs communes. Ce débat, nous devons aussi l’avoir en France », soutient-elle.

Le projet de loi sur l’immigration arrive dans l’hémicycle du Sénat le 6 novembre. Plusieurs ténors de droite se sont relayés cette semaine pour en souligner les limites, faisant douter plus que jamais de la possibilité pour le gouvernement de trouver une majorité sur ce texte.

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