Logement : l'État doit mettre en place une fiscalité équitable entre investisseurs locatifs

Christophe Lehenaff / Getty Images

Les ménages français sentent bien qu’ils changent d’ère quant au logement, même si les discours publics n’en rendent pas compte. Difficile de leur dire qu’après des décennies au cours desquelles on les a orientés vers la propriété de leur résidence principale, avec des aides financières puissantes, jusqu’à vouloir au sommet de l’État une France de propriétaires occupants, le vent a tourné. Difficile pour les décideurs publics, même si l’actuel gouvernement a le droit de rompre avec les dogmes de ses prédécesseurs, d’ébranler une telle certitude nationale, véritable schème culturel. Difficile pour tout un secteur professionnel, qui a bâti une grande partie de sa stratégie sur l’accession à la propriété, dans le neuf comme dans l’existant, de reconnaître qu’on change de paradigme. Pas radicalement, certes : le recul des acquisitions immobilières résidentielles, de l’ordre du tiers en ce milieu d’année 2023, affecte une fraction de la population, la moins armée pour faire face à l’inflation, à savoir une part significative des ménages intermédiaires et les faibles revenus. Le marché qui subsiste est fait par les autres, il est monté en gamme, ce que personne n’avoue vraiment.On avoue, en revanche, assister à un report du marché de l’accession vers celui de la location. En clair, les individus et les familles qui ont besoin d’un logement plus grand, plus petit, différemment situé, incapables de l’acheter, tentent de le louer. La tension des marchés locatifs partout dans le pays, (...)

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