Ligue des nations: deux défaites de rang, une claque historique à plus d'un titre pour les Bleus
Le premier record n'a pas tardé à tomber. La Marseillaise venait tout juste de finir de résonner dans le Parc des Princes, vendredi 6 septembre, quand Bradley Barcola a profité d'une bévue de Giovanni Di Lorenzo pour écrire l'histoire.
En 12 secondes, le feu-follet parisien a inscrit le but le plus rapide de l'histoire de l'équipe de France sur les 90 dernières années. Le record était jusqu'ici détenu par Franck Sauzée, auteur d'un but en 34 secondes en 1992.
"La France a marqué trois buts à la 1ere minute avant 1933 pour lesquels on n'est pas en mesure d'affirmer leur seconde exacte faute de source fiable", pointe l'analyste statistique Opta. "Donc Barcola buteur le + rapide de l'histoire des Bleus = peut-être, mais peut-être pas. On ne l'affirmera pas. Mise au point."
Côté italien, c'est aussi un but record si l'on en croit la presse transalpine. Jamais la Nazionale n'avait encaissé une ouverture du score aussi précoce.
Fin de disette pour l'Italie
Cette réalisation express de Bradley Barcola a donné le ton d'une soirée historique sur le plan statistique. Mais la suite s'est avérée bien moins réjouissante pour le onze bleu, qui a fini par sombrer face à une équipe italienne maîtresse de son système à trois défenseurs centraux et deux pistons.
Malmenés et quasi inoffensifs, les hommes de Didier Deschamps ont chuté 3-1 sur des coups de butoir de Dimarco (30'), Frattesi (51') et Raspadori (74'). Et encore l'addition aurait pu être plus lourde sans la barre transversale ou les sauvetages de Mike Maignan.
Ce résultat surprise, compte tenu du visage affiché par l'Italie à l'Euro, constitue un petit événement pour les deux sélections. La Nazionale n'avait plus battu la France depuis 16 ans. Quant à son dernier succès dans l'Hexagone, il datait de 70 ans. En dépit de ces disettes, le bilan de l'Italie face à la France est plus que positif: 19 victoires, 10 matchs nuls et 11 défaites.
Des statistiques dépoussiérées
Après ce revers contre un rival historique, auquel il faut ajouter celui contre l'Espagne à l'Euro, les Bleus comptent deux défaites de suite.
La dernière fois qu'un tel enchaînement est survenu, c'était en juin 2015. Trémoulinas, Payet, Lacazette ou Ntep avaient failli face à la Belgique de Fellaini et Nainggolan (3-4) en match amical. Six jours plus tard, l'équipe de France était revenue d'Albanie avec une défaite dans les valises (1-0), là encore à l'issue d'une rencontre sans enjeu.
Pour voir les tricolores perdre à deux reprises en compétition officielle, il faut remonter encore plus loin. À Kiev, lors du troisième match de poule de l'Euro 2012, l'équipe menée par Laurent Blanc avait coulé contre la Suède d'un Zlatan Ibrahimovic au-dessus de la mêlée (2-0). L'aventure avait pris fin en quart de finale contre l'Espagne, futur vainqueur du tournoi.
Enfin, pour trouver trace de deux défaites consécutives après avoir ouvert le score, il faut rembobiner... aux débuts de la Ve République, relate Opta. C'était en avril-mai 1962. Le président n'était pas encore élu au suffrage universel.
Une terrible tournée en Amérique du Sud
Jusqu'où va s'étirer la série de défaites des Bleus? Leur prochain adversaire, la Belgique, leur avait donné du fil à retordre en huitième de finale du dernier Euro et le visage présenté par l'équipe de France contre l'Italie n'appelle pas à l'optimisme.
Une troisième défaite consécutive ranimerait le terrible souvenir de la tournée française en Amérique du Sud en 2013. Cette année-là, en mars, Cabaye, Sissoko, Benzema, Ribéry et consorts s'inclinent à domicile contre l'Espagne dans le cadre des qualifications à la prochaine Coupe du monde.
En juin, les hommes de Didier Deschamps -déjà- défient l'Uruguay et le Brésil en match amical. Le premier match, avec Gourcuff aligné d'entrée, est d'une tristesse abysale (1-0), le second tourne à la leçon face au futur pays hôte (3-0).
C'était une autre époque. La France n'avait décroché qu'une seule étoile et les troubles de Knysna n'étaient pas encore totalement enterrés. Compte tenu du statut qu'arborent aujourd'hui Didier Deschamps et les siens, un nouveau revers, contre nos voisins belges qui plus est, ferait tache.