Ligue des champions/PSG: les doutes et limites de l'effectif de Luis Enrique

Luis Enrique (à gauche), entraîneur du PSG, félicite Mikel Arteta, le coach d'Arsenal, après la victoire des Londoniens (2-0) en Ligue des champions le 1er octobre 2024 à l'Emirates Stadium (Glyn KIRK)
Luis Enrique (à gauche), entraîneur du PSG, félicite Mikel Arteta, le coach d'Arsenal, après la victoire des Londoniens (2-0) en Ligue des champions le 1er octobre 2024 à l'Emirates Stadium (Glyn KIRK)

Naïf, peu physique et sans véritable leader technique, le collectif du Paris Saint-Germain version Luis Enrique a montré ses limites mardi soir face à Arsenal, alimentant les premiers doutes sur sa capacité à rivaliser avec les grandes équipes européennes.

En se privant d'Ousmane Dembélé - à cause d'un "problème d'engagement" - pour ce premier choc de la saison, l'entraineur parisien a prouvé une chose: le PSG ne peut pas se passer si facilement d'un joueur de son calibre au sein d'un effectif dénué de stars après les départs de Mbappé (2024), Messi et Neymar (2023) et de joueurs de grande expérience, hormis Marquinhos et Gianluigi Donnarumma.

Depuis son arrivée à Paris il y a un peu plus d'un an, Luis Enrique le répète: il construit une équipe, basée sur la jeunesse et la polyvalence, insinuant qu'il est en perpétuel rodage.

En comparaison, le coach d'Arsenal Mikel Arteta "est là depuis cinq ans, moi seulement une année. J'ai une idée très claire de là où je veux être, mais je ne sais pas en combien de temps", a affirmé l'Espagnol en conférence de presse après la défaite (2-0).

- "Attendre la fin de la saison" -

Quand Arteta est nommé à Arsenal, en décembre 2019, il n'a aucune expérience d'entraîneur numéro un. Il a bâti un plan sur plusieurs années, avec des recrutements par petites touches chaque été, qui paient depuis deux ans (deux fois vice-champion d'Angleterre et retour en C1).

"Pour savoir le niveau réel de notre équipe, il faudra attendre la fin de la saison", a assuré – comme il le faisait l'année dernière – l'ancien sélectionneur espagnol, tout en refusant d'expliquer sa "tactique" au micro de Canal+, "parce que vous ne comprendriez pas", a-t-il lancé avec son mépris habituel envers les journalistes.

Mais est-ce que ses propres joueurs le comprennent? Ses choix, risqués et parfois illisibles, ont montré leurs limites mardi soir, notamment avec la titularisation de Désiré Doué, 19 ans, pour remplacer Ousmane Dembélé sur le côté droit, "joueur le plus déséquilibrant du monde", aime-t-il dire.

A l'image de ses coéquipiers en attaque, Bradley Barcola (22 ans) et Lee Kang-in (23 ans) en faux N.9, Désiré Doué a été trop discret, n'a pas fait de différence, visiblement pas assez mature pour ce genre de sommet.

Dans l'entrejeu, Paris a aussi manqué de leader technique pour faire face au pressing, alors que Vitinha, diminué, a été préféré à Fabian Ruiz, milieu espagnol qui a mené la Roja vers son titre de champion d'Europe cet été.

- Pas vraiment les moyens -

Pas assez agressifs et physiques dans les duels, manquant de présence dans la surface adverse, trop naïfs dans la leur, et incapables de ressortir proprement le ballon au bout d'une possession stérile, les Parisiens n'ont pas été à la hauteur dans le contenu pour un match à ce niveau.

Ce qui laisse penser que Luis Enrique n'a pas vraiment les moyens humains pour mettre en œuvre ses idées en Ligue des champions, avec le départ de Kylian Mbappé comblé (seulement) par le recrutement cet été de quatre joueurs sans expérience en Ligue des champions.

Mardi soir, trois d'entre eux (Désiré Doué, Joao Neves et Willian Pacho) jouaient leur premières minutes en C1 après un premier match contre Gérone (1-0).

L'avenir dira si le projet de Luis Enrique et de Luis Campos, conseiller sportif, est taillé cette saison pour aller loin dans cette compétition, qui n'est pas un objectif du club, comme l'affirme désormais le premier.

En tout cas, début octobre, son équipe - demi-finaliste l'année dernière - a subi la loi d'un grand d'Europe, avant d'en rencontrer d'autres les prochaines semaines (Manchester City, le Bayern Munich ou l'Atlético Madrid).

ali/eba/jld