Ligue 1: pourquoi les clubs français vont faire davantage de pub pour le Qatar
Dans un procès-verbal du conseil d’administration de la LFP en date du 31 juillet 2024, Benjamin Morel, directeur général de LFP Media, a détaillé l’ensemble du "deal" entre la LFP et BeIn Sports au sujet des droits TV.
L'accord détaille en deux parties les 100 millions d'euros que recevront les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2: 80 millions d'euros de droits télés et 20 millions de "deal sponsoring", peut-on lire dans ce document, disponible sur le site de la LFP.
Une manœuvre qui permet d'économiser la taxe Buffet sur ces 20 millions d'euros de sponsoring. La taxe Buffet, qui finance le sport français, est équivalente à 5% des droits TV. Sur 480 millions d’euros, cela représente environ 24 millions d’euros. Il faut aussi ajouter les droits internationaux à ce calcul. Ils sont estimés pour le moment à environ 150 millions d'euros.
Les réserves de Waldemar Kita
En clair, "Qatar Tourism" sponsorise les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 cette saison. Avant le 30 septembre, les clubs doivent fournir un "inventaire disponible" à la LFP afin de voir ce qui est possible d’être réalisé en termes de partenariat.
Si "Qatar Tourism" est "en conflit" avec les clubs ou certains partenaires des équipes, le document expose l’hypothèse d’un partenariat avec le diffuseur BeIn Sports ou "tout autre marque". Le document n’entre pas dans le détail de l’exposition de la marque "Qatar Tourism" au niveau des clubs.
Pour cette publicité, le Qatar dépense 20 millions d’euros: 16,4 sont disponibles pour les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2. Ce qui fait environ 730.000 euros par club de Ligue 1 et 170.000 euros par club de deuxième division.
3,6 millions d’euros correspondent à un accord entre la Ligue et "Qatar Tourism". "La répartition en amont de ces sommes devra assurer une part de 2,5% à la FFF, de 13,04% à CVC, de 1,09 % à l’UNFP ainsi que les frais d’activation de ce partenariat estimée à 500.000 euros.
Un deal à l'origine d'une programmation qui fâche en Ligue 2?
Une fois ces versements opérés, une répartition 81/19 sera effectuée entre la Ligue 1 et la Ligue 2 "pour un partage final à parts égales entre les clubs", précise le document.
Lors de cette réunion et pendant la suivante, Waldemar Kita a pris la parole pour tenter de comprendre cet "accord de sponsoring" et faire part de "ses réserves" sur les règles "de répartition applicables à la part de sponsoring versée par beIN Sports".
Le président du FC Nantes voulait que ce montant "soit exclusivement réservé aux clubs sans aucun prélèvement ou versement de dividende" et que CVC "renonce à son pourcentage" pour cette part de sponsoring. La LFP expliquera aux présidents que le dividende de CVC est à calculer sur l’ensemble des produits de LFP Media et non pas seulement sur ce deal.
C’est d’ailleurs lors de cette réunion du 31 juillet qu’Arnaud Rouger, directeur général de la LFP, a mis en avant la requête de BeIn Sports, souhaitant "aménager la programmation des joueurs de Ligue 2" en faisant passer "le multiplex initialement prévu le samedi à 19h au vendredi à 20h". Depuis, la guerre est déclarée entre les supporteurs et le diffuseur du championnat.