Ligue 1: "Faire du foot un divertissement", Paul de Saint Sernin explique son rôle et ses objectifs cette saison sur DAZN
Paul de Saint Sernin, pourquoi avoir accepté d’intégrer l’équipe de DAZN afin de couvrir la Ligue 1 cette saison?
J’ai été contacté il y a un peu plus d’un mois. J’étais en vacances, je ne m’y attendais pas du tout. Ce n’était pas un objectif pour moi, parce qu’avec le lancement de mon spectacle, j'étais concentré sur la préparation et le rodage, pour essayer d'écrire les meilleures blagues avant de les tester sur scène, ce qui n'est pas le même exercice qu'à la télévision. Mais j’ai reçu ce coup de téléphone et ils m’ont proposé un truc qui est dur à refuser. Ils m’ont demandé de spectaculariser les grosses affiches de Ligue 1 cette saison, notamment lors des PSG-OM. En gros, ils veulent parler de sport de manière moderne et différente. Et pour ça, ils m’ont proposé d’être au bord de la pelouse avant et après les matchs. Moi, je suis un fan de foot. Alors malgré notre stratégie de com, j’ai dit à mon équipe que c’était du kiff pur et que je ne pouvais pas dire non à DAZN.
Quand vous verra-t-on à l’écran?
Je serai à l’antenne pour Le Havre-PSG (ce vendredi à 20h45), vu que c’est le premier match, et ensuite lors des plus grosses affiches de la saison. Je ne serai pas là chaque week-end. Ça n’aurait pas été possible avec mes interventions dans l’émission ‘Quelle époque!’ (sur France 2) et mon spectacle, que je vais jouer trois fois par semaine à partir de la rentrée. Le fait qu’ils me proposent une collaboration événementielle, ça tombe super bien. Le calendrier n’est pas encore totalement fixé, mais je serai là sur les PSG-OM, les OL-Saint-Etienne, les OL-OM... Ils appellent ça les matchs de gala.
Quel sera votre rôle lors de ces grandes soirées de Ligue 1?
On prendra l’antenne avant le match avec Smaïl Bouabdellah à la co-présentation. Patrick Vieira sera à nos côtés. On sera au bord du terrain. Notre but, c’est d’être le relai entre le public et les joueurs. Il y aura Smaïl, Patrick et moi. On aura un ballon à nos pieds. Et le but, c’est de bouger, de choper les joueurs, de faire trois jongles avec eux ou de leur poser deux questions à l’arrache. Certains viendront checker Patrick Vieira vu qu’ils le connaissent. Je pourrai me séparer de Smaïl pour faire le con et lancer un clapping avec le public ou aller derrière le but pour l’entraînement des gardiens. On veut faire un truc assez libre. Je serai dans la peau d’un fan qui a eu un accès pelouse. DAZN, c’est la chaîne pour les fans. Il n’y a pas de stars.
Et une fois le match lancé?
On aura ensuite un petit truc à la mi-temps et un après le match. Je participerai au débrief, sur le même principe, même si tout ça reste encore à construire.
Votre rôle sera donc différent de celui que vous aviez sur la chaîne Téléfoot…
Exactement. DAZN m’a proposé de construire mon rôle un peu comme je veux. On s’ajustera aussi au fil des événements. Mais l’idée de base, c’est de populariser le foot, pour un faire un divertissement grand public. On ne parle pas de la guerre en Ukraine là. Le but c’est de rendre ça un peu plus léger. Rien n’est grave, c’est du foot. On va mettre un peu d’humain, en enlevant un peu de stats. Leur volonté, c’est de s’adapter à l’époque. Sur les réseaux, le foot se croise aujourd’hui avec le rap ou le stand up. C’est ce qu’on appelle la pop culture et c’est comme ça qu’on va attirer un nouveau public. Pas en reproduisant un modèle qui marche depuis cinquante ans et en le faisant moins bien chaque année. DAZN n’est pas une chaîne de télé, c’est une plateforme, qui fonctionne aussi avec ses réseaux sociaux. Ils veulent changer le mode de consommation.
Vous êtes notamment connu pour vos punchlines tranchantes à la télévision. Ce sera toujours le cas sur DAZN?
Moi, j’espère. Les joueurs visualisent maintenant un peu mieux qui je suis, donc ça peut être plus facile de les titiller. Mais mon but ne va pas être de faire seulement le sniper. Je veux montrer tout une partie de ma personnalité, avec mon expérience de la présentation. J’ai envie qu’on arrête de cérébraliser le football en ne parlant que de statistiques ou de tactiques, même si j’adore ça. J’aimerais qu’on parle de frissons, d’émotion, de plaisir. Qu’on s’intéresse plus à l’humain. Je trouve que c’est quelque chose qui manque un peu. Et à ce niveau-là, je pense que ma présence peu aider à faire dire aux joueurs des choses qu’ils n’ont pas forcément l’habitude de dire. Je ne sais pas si j’y arriverai, mais c’est l’ambition en tout cas.
Quels rapports entretenez-vous avec les footballeurs professionnels?
Je pense qu’ils ont capté qu’à travers les vannes, il y a une immense admiration d’un gars qui aurait aimé être à leur place et qui n’est juste pas assez fort. Ils se rendent compte que les vannes qu’ils se font dans les vestiaires ou qu’ils se faisaient en bas de chez eux quand ils étaient petits, moi je le fais à la télé. Ils se disent que, quelque part, je leur ressemble. Ça a créé un lien différent entre nous.
De quels joueurs êtes-vous le plus proche?
Celui avec qui je discute le plus souvent, c’est vraiment Adrien Rabiot. On parle de nos coupes de cheveux, on est un peu des sosies (sourire). Dans les autres sports, il y a Antoine Dupont qui est vraiment un copain. Je discutais avec Léon Marchand bien avant qu’il devienne la star qu’il est aujourd’hui. Moi, je suis fier de parler avec ces mecs-là. Mais du coup c’est un peu bizarre, parce que j’ai à la fois cet énorme respect pour eux et cette relation de potes.
Le fait que DAZN manque aujourd’hui de visibilité auprès du public français ne vous a pas freiné au moment de vous engager avec eux?
Non, parce que je ne le fais pas du tout pour la visibilité. Si je le faisais pour ça, j’aurais accepté des grosses propositions de chaînes hertziennes. Mais là, j’ai accepté en tant que fan de foot. On m’a dit: ‘Viens sur la pelouse avant PSG-OM et tu parles aux joueurs’. J’ai répondu: ‘Ok, vas-y’. C’est vraiment ce qui s’est passé.
Comment appréhendez-vous cette nouvelle saison de L1?
Ce sera la première année où il n’y a pas de superstar au PSG. Pour une fois, on ne sait pas qui sera le meilleur buteur de Ligue 1. J’ai hâte de voir ce que ça peut donner quand Paris joue en équipe, même si je les vois quand même toujours au-dessus. Je suis curieux de voir De Zerbi à Marseille, ça peut créer un engouement comme avec Marcelo Bielsa. Je suis content aussi de retrouver les derbies entre Lyon et Saint-Etienne, ça nous avait manqué. Et en bas de tableau, je vais suivre attentivement Le Havre, pour qui j’ai une affection particulière par rapport aux dirigeants et au staff en place.
Quand jouerez-vous votre one man show sur scène?
Je commencerai à Paris trois fois par semaine, en septembre, octobre, novembre et décembre. Ensuite, je partirai en tournée dans toute la France entre janvier et juin. Et je reviendrai à Paris à la rentrée 2025. Je vais être vraiment à fond sur mon spectacle durant cette période.