Ligue 1: "Le cancer du foot", Dupraz veut supprimer les lofts qu'il trouve "scandaleux"

Qui dit nouvel entraîneur dit nouvelle ère. Avec les nominations de Pierre Sage et Roberto De Zerbi sur leurs bancs respectifs, l'OL et l'OM se sont montrés particulièrement actifs lors du mercato estival avec de nombreuses recrues. Mais les deux clubs cherchent aussi à se débarrasser des joueurs qu'ils considèrent "indésirables" afin de se délester de leurs salaires et renflouer les caisses. Preuve de leur volonté ferme d'y parvenir, les deux clubs en question ont instauré un "loft" pour inciter les joueurs à préparer leurs valises, les condamnant à s'entraîner à l'écart, en salle d'attente, avant qu'un club se manifeste pour les récupérer.

"Je me suis toujours battu pour qu'il n'y ait pas de loft partout où je suis passé. Je considère qu'à partir du moment où un club a suivi et recruté des joueurs, il a l'obligation de respecter le contrat en tous points. Et donner le même entraînement à quelque joueur que ce soit, ça fait partie des règles que l'on doit observer", a dénoncé Pascal Dupraz, ancien joueur reconverti entraîneur, dans les Grandes Gueules du Sport samedi.

Si les clubs doivent proposer aux lofteurs des conditions égales aux autres professionnels - comme l'accès aux vestiaires et aux terrains -, ils ne sont pas tenus de les intégrer aux entraînements de l'équipe professionnelle jusqu'à la fin du mercato. Jusqu'au 31 août, les indésirables s'entraînent donc "à part, à des horaires différents, souvent par des adjoints et avec l'équipe réserve, comme c'est le cas notamment à Marseille", détaille Pascal Dupraz.

"Un contrat est fait pour être respecté"

"Je trouve ça scandaleux", poursuit-il. "Sous prétexte que le joueur ne plaît pas au nouvel entraîneur, voilà pas qu'on devrait le mettre de côté. (...) Quand vous avez 35 joueurs, avec les staffs que nous avons aujourd'hui, on peut très bien se débrouiller pour faire en sorte qu'ils s'entraînent tous aux mêmes horaires et bénéficient des mêmes conditions".

A l'OM, les trois principaux lofteurs sont Chancel Mbemba, Jordan Veretout et Samuel Gigot. Leur point commun? Il ne leur reste qu'une saison dans leur contrat et ils seront libres dans un an. S'ils n'ont pas trouvé de point de chute d'ici la fin du mercato estival, le club aura pour obligation de les faire participer à des entraînements collectifs d'au moins dix joueurs professionnels. Mais Pascal Dupraz n'en démord pas: "Vous pensez un seul instant qu'un joueur qu'on décrète comme transférable, qui doit donc quitter le club, va se précipiter de partir si on le traite de cette manière là? Non, ce n'est pas un moyen de pression. Un contrat est fait pour être respecté."

Les tensions sont palpables entre le club phocéen et ses indésirables. Certains ont refusé des offres, ce qui a tendu les relations avec la direction, tandis que Chancel Mbemba s'est accroché avec un dirigeant. A Lyon, la mise en place du loft a eu un fort impact négatif sur l'ensemble de l'équipe, comme l'ont indiqué Clinton Mata et Pierre Sage. "Les lofts, c'est le cancer du football professionnel", conclut Pascal Dupraz.

Article original publié sur RMC Sport