Liberté d’expression : 10 mauvais arguments en faveur de sa limitation

Manifestation de soutien à Gisèle Pelicot et à toutes les victimes de viol, place de la République à Paris, le 14 septembre 2024.  - Credit:Apaydin Alain/ABACA
Manifestation de soutien à Gisèle Pelicot et à toutes les victimes de viol, place de la République à Paris, le 14 septembre 2024. - Credit:Apaydin Alain/ABACA

Ceux qui, comme moi, défendent la liberté d'expression se retrouvent souvent à combattre les mêmes mauvais arguments en faveur de la censure. Cet article vous permettra d'y répondre, avec, dans la mesure du possible, la mention de ressources offrant de quoi développer la réflexion.

Mauvais argument n° 1 : Si la liberté d'expression existe, c'est parce qu'on pense que les mots et la violence seraient deux réalités distinctes, mais nous savons que certains propos peuvent être, effectivement, violents.

Réponse : L'idée qu'on puisse tirer un signe égal entre mots et violence ne date pas d'hier. En réalité, cette croyance est très vieille et elle a toujours été (très) mauvaise.

La distinction entre discours et violence

Sur les campus, je croise souvent des gens – et pas seulement du côté des étudiants, mais aussi du personnel enseignant ou administratif – qui se croient visiblement les premiers à avoir remarqué que la distinction entre discours et violence relève d'une construction sociale. Et, s'il s'agit d'une distinction arbitraire, concluent-ils, alors la frontière peut être placée où bon leur semble.

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Commodément, ils la tracent en fonction de leurs opinions personnelles : s'ils ont affaire à des propos qu'ils détestent, alors ceux-ci sont de la violence. Sauf que, ironiquement, l'objectif de la liberté d'expression a, et depuis ses origines, été de permettre aux ge [...] Lire la suite