Comment la LFP tente d'optimiser ses revenus digitaux pour compenser le montant décevant des droits TV
Alors que les présidents de clubs devraient prochainement finaliser leur audit des dépenses de LFP Médias, plusieurs budgets pourraient être réduits dans le but de faire des économies. Une nécessité face au résultat décevant de l’appel d'offres des droits TV domestiques, finalement attribués au duo beIN-DAZN. Si plusieurs services risquent de connaître des coupes budgétaires, le digital devrait y échapper. En effet, la Ligue se félicite des résultats de ce département.
"Nous allons franchir la barre des 50 millions de followers tous supports confondus, qui sera atteinte en cours de saison", annonce fièrement Jérôme Cazadieu, directeur marketing Senior et directeur éditorial de LFP Médias.
Un chiffre qui en fera la troisième ligue de football la plus suivie dans le monde. Et la stratégie digitale de LFP Médias s’appuie notamment sur cinq plateformes bien identifiées qui sont censées répondre aux usages actuels afin de faire "consommer" de la Ligue 1.
Le carton MPG-MPP
La Ligue était convaincue de ne pas se tromper au mois d’octobre 2022 lorsqu’elle finalisait le rachat du désormais célèbre jeu Mon Petit Gazon (MPG). Deux ans plus tard, elle se dit satisfaite des résultats, avec près de 900.000 utilisateurs comptabilisés la saison dernière et un seuil de rentabilité atteint pour MPG.
LFP Médias nourrit également de grandes ambitions autour de Mon Petit Prono (MPP), qui a vu plus de 2 millions de pronostiqueurs participer lors de l’Euro 2024. Plus de 600.000 personnes étaient ainsi inscrites mi-septembre pour faire des pronostics entre amis ou collègues sur les matchs de Ligue 1.
Fantasy Ligue 1 au cœur de la nouvelle application
Après avoir modifié le logo de la L1 et de la L2 au mois de mars, les équipes de LFP Médias ont fait évoluer le site et l’application officielle de la Ligue. Sur celle-ci, un troisième jeu de fantasy est proposé aux fans: Fantasy Ligue 1. Le principe est simple: constituer une équipe type chaque vendredi dans l’espoir de gagner des cadeaux (places ou maillot). C’est aussi sur ce support que les fans votent pour l’homme du match de chaque rencontre. Après 5 journées, le dispositif se targue d'avoir attiré 13.000 joueurs.
Coach Ligue 1, le Panini digital du foot français
C’est un jeu inédit que la Ligue a lancé en mars dernier. Le principe est simple: collectionner des cartes numérique L1 et L2 sur le modèle des fameuses cartes Panini et pouvoir les échanger. Des monnaies internes au jeu permettent d’accéder aux niveaux supérieurs mais le jeu offre aussi la possibilité d’acheter des packs de cartes. Il existe 5 niveaux de rareté des cartes. Le nombre limité de cartes par joueur – et donc leur valeur - est garanti par la blockchain Chiliz, partenaire officiel de la LFP, une blockchain publique décentralisée. Pour le moment, les performances sont assez confidentielles, avec seulement 22.000 participants.
Play Ligue 1, pour noter et collectionner les buts en vidéos
Là aussi c’est une première. Ce jeu permet au fan de noter tous les buts de chaque journée et surtout de les collectionner en clips vidéos. Chaque lundi à 17h, les buts de la journée précédentes sont disponibles. Un comité éditorial interne à la Ligue classe les buts en quatre niveaux de rareté. "Basique": 1000 exemplaires, "Stylé": 500 exemplaires, "Exceptionnel": 50 exemplaires, "Légendaire": 1 exemplaire.
Depuis le début de saison, un seul but a été placé en catégorie "Légendaire": celui du Marseillais Jonathan Rowe qui a donné la victoire à l’OM face à l'OL dans le temps additionnel. Les enchères ont démarré à 10 euros et le but coûte aujourd’hui 210 euros. Si la Ligue n'a pas communiqué sur les premières performances de ce jeu, elle vise de réunir plus de 50.000 utilisateurs d’ici à la fin de saison.
"Il ne faut pas avoir peur de l'échec"
Reste à savoir si ce dispositif sera, ou non, couronné de succès dans sa capacité à attirer de nouveaux publics, alors que Vincent Labrune confiait lui-même il y a quelques jours que "la jeunesse regardait moins" le football.
"On sait qu’il y aura des modifications à apporter. Certaines idées ne marcheront peut-être pas. Il ne faut pas avoir peur de l’échec", confesse Jérôme Cazadieu.
"Si ça ne marche pas, on change. Chaque projet doit trouver son public. Notre objectif est clair: que toutes ces initiatives deviennent rentables, qu’on séduise de nouveaux profils prêts à consommer de la Ligue 1 autrement et faire grossir cette communauté."