"Levez-vous si vous le pouvez": aux JO, la formule unanimement saluée, témoin d'une cérémonie plus inclusive

"Ouvrons grand les Jeux", c'est le slogan, commun aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques dévoilé en juillet 2022. Un peu plus d'un mois de compétition dans l'Hexagone et en Outre-mer, entre le 26 juillet et le 8 septembre, sous le signe de l'inclusion. Outre les aménagements pour faciliter l'accès aux différents lieux de compétition aux personnes à mobilité réduite (PMR), le "vision pad" pour les personnes déficientes visuelles qui permet de suivre la position du ballon pendant les matchs de basket ou de rugby, être inclusif, cela passe aussi par le langage.

Une boussole pour Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies d'ouverture et de clôture olympiques et paralympiques. Au moment où le drapeau frappé des 5 anneaux est hissé en haut du mât olympique, le protocole veut que "tout le monde est obligé d'être debout", détaille-t-il dans "Au coeur des Jeux", documentaire diffusé par France TV, sur les derniers temps forts de la préparation.

Mais "nouveauté 2024", assure-t-il, "j'ai enregistré 'Mesdames et messieurs, levez-vous si vous le pouvez pour l'entrée du drapeau'". Quatre mots très favorablement accueillis par le monde du handicap. Dans un article du Parisien publié le 7 août, Ludovine Munos, la responsable de l'intégration paralympique au sein du comité d'organisation Paris 2024, explique sa démarche.

Mettre fin à la "honte de ne pas se lever"

"L’idée, c’était que les personnes en situation de handicap ne se sentent pas différentes et mal à l’aise au moment des hymnes, ça enlève une gêne, ça va déculpabiliser", analyse dans le quotidien la triple championne paralympique de natation, médaillée aux Jeux d'Atlanta, de Sydney et d'Athènes.

Mais aussi mettre fin à la "honte de ne pas se lever", précise Ludovine Munos au Parisien, pour les personnes qui souffrent d'un handicap invisible invalidant (sclérose en plaques, fibromylagie...). En France, sur 12 millions de personnes en situation de handicap, plus de 9 millions souffrent d'un handicap invisible, rappelle l'association APF France Handicap.

Une volonté d'inclusion déjà mise en avant par Tony Estanguet, invité de RMC en août 2023.

"Les Jeux paralympiques vont nous aider à progresser sur le handicap, assurait le président du comité d'organisation des JO de Paris. L'idée c'est d'utiliser ce tremplin pour faire avancer le regard sur le handicap. On a là une vraie opportunité pour la France."

Dans les colonnes du Parisien, le triple champion olympique de canoë précise que "l’inclusion, ça va jusqu’à utiliser les bons mots pour essayer d’embarquer le plus de monde, d’être le plus tolérant et le plus respectueux possible. Sans le vouloir, on peut parfois être discriminant."

"Ces mots font un bien fou"

Dominique Farrugia, atteint de sclérose en plaques, s'en est ému sur son compte X. "Levez-vous, si vous le pouvez, pour l'hymne national. J'adore cette phrase", explique l'ancien président de Canal +, aujourd'hui directeur du pôle fiction d’Endemol Shine France.

Dans les réponses à son tweet, la formulation fait l'unanimité. "Ces mots qui montrent que l'on existe font un bien fou !!!", s'enthousiasme Gyzmo (Jérémy dans la vraie vie), ancien joueur professionnel sur Fifa, et ambassadeur de l'association Handigamers, qui apporte des solutions aux joueurs de jeux vidéo en situation de handicap.

Quand d'autres anonymes saluent un "ajout récent très bien venu", ou encore une "phrase qui devrait être la norme partout".

Rendez-vous le 28 août pour la cérémonie d'ouverture de Jeux paralympiques. C'est la première fois de son histoire que la France accueille la compétition.

Article original publié sur RMC Sport