L'empreinte carbone, la bonne note des Jeux olympiques 2024

"Quand nous avons imaginé Paris 2024 en 2018, nous avions une vision de Jeux spectaculaires et durables ; audacieux et responsables" se réjouit Georgina Grenon, directrice de l'excellence environnementale de Paris 2024, qui estime que le pari est réussi.

Parmi les satisfactions, avoir réduit de plus de moitié les émissions de CO2 par rapport aux Jeux de Londres en 2012 et ceux de Rio en 2016 (ceux de Tokyo s'étant déroulés sans public). Environ 3,5 millions de tonnes de CO2 avaient été émises pour ces deux éditions, Paris 2024 s'est contenté de 1,59 millions soit l'équivalent des émissions moyennes d'environ 418.000 français sur l'année 2023. "Nous avons fait un effort considérable dans l'organisation", explique Georgina Grenon. "Paris 2024 s'est appuyé sur 95% d'infrastructures existantes. Les seuls sites construits comme le centre aquatique ou le village olympique vont rester en héritage. Nous avions aussi des sites provisoires avec 200.000 places de tribunes temporaires que nous avons louées donc l'impact carbone était plus faible." Mais les constructions et rénovations d'infrastructures ne représentent que 29% des émissions carbone de l'événement. Le Cojo s'est surtout appuyé sur le développement des transports en commun et des mobilités douces, le raccordement au réseau d'éléctricité pour éviter d'utiliser des groupes électrogènes (1,6% de l'électricité provenait des groupes électrogènes) ou encore le réemploi des équipements sportifs revendues en braderie ou offerts à Emmaüs.

Paris 2024 a également tenu à compenser ses émissions en investissant dans des projets de "contribution climatique" à l'international avec par exemple la protection d'une forêt au Guatemala ou encore le développement d'une centrale photovoltaïque au Sénégal mais aussi en France avec le reboisement de certaines forêts. Des compensations estimées à environ 12 millions d'euros par le Cojo. "Nous conseillons de diffuser une approche plus responsable dans tous les métiers de l'organisation d'un événement. Nous laissons à destination des organisateurs d'autres festivités une série de guides pour comprendre comment réduire l'impact carbone", précise Georgina Grenon qui confirme avoir été contactée par les Cojo de Los Angeles 2028, Brisbane 2032 ou encore Cortina d'Ampezzo 2026 en quête de conseils sur la réduction des émissions de CO2.

L'ombre Coca Cola

Mais au milieu de cette satisfaction figure une ombre au tableau des Jeux olympiques de Paris 2024. L'utilisation par Coca Cola, partenaire historique des JO, de bouteilles en plastique pour servir ses boissons... dans des écocups. Une incohérence qui n'est pas passé inaperçue auprès du public et de France nature environnement. L'association écologiste a porté plainte contre la multinationale américaine pour "pratiques commerciales trompeuses" et "greenwashing". Elle accuse Coca Cola d'avoir axé sa communication avant les Jeux sur la réduction des déchets plastiques et de ne pas avoir ensuite transformé les paroles en acte.

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Interrogée Georgina Grenon, directrice de l'excellence environnementale de Paris 2024, a tenté de voler au secours de Coca Cola: "En France, 1 bouteille sur 4 est recyclée. Nous on voit que 100% des bouteilles utilisées par Coca Cola pendant les Jeux étaient recyclées. Nous avons mis en place plusieurs moyens pour ne pas utiliser du plastique comme des fontaines ou l'utilisation de bouteilles en verre mais des fois on ne pouvait pas le mettre en place. On pense avoir fait le meilleur modèle possible." Une affaire de plus dans la besace de Coca Cola accusé par le collectif d'associations écologistes Break free from plastic d'être le champion de la pollution plastique avec la production de 10% des déchets plastiques mondiaux.

Article original publié sur RMC Sport