Le Venezuela placé en "état d'alerte" par l'opposition
L'Assemblée nationale, dominée par l'opposition, a placé lundi le Venezuela en "état d'alerte" , arguant de la situation "calamiteuse" du pays, confronté à une catastrophe alimentaire et sanitaire après 100 heures de panne de courant. Le décret soumis au Parlement par son président Juan Guaido, également président par intérim autoproclamé reconnu par une cinquantaine de pays, fait appel à la "coopération internationale" pour sortir le pays de l'ornière. Selon la Constitution, la proclamation de l'état d'alerte - phase préliminaire à l'état d'urgence - ouvre théoriquement la voie aux quelque 250 tonnes d'aide humanitaire stockées par l'opposition aux portes du Venezuela et bloquées par le gouvernement, qui dénonce une tentative masquée d'intervention militaire américaine. M. Maduro a attribué la panne électrique géante qui affecte l'ensemble du pays à une attaque "cybernétique" fomentée par les Etats-Unis avec l'opposition contre la principale centrale hydroélectrique vénézuélienne, qui fournit près de 80% de l'électricité du pays. Le ministre de l'Information Jorge Rodriguez a annoncé que, sur ordre du président Nicolas Maduro, mardi serait de nouveau chômé : le pays qui sortait à peine des vacances de carnaval est à l'arrêt depuis vendredi matin. Malgré le retour progressif du courant dans plusieurs quartiers de Caracas, la situation reste chaotique pour la population : se procurer de l'eau et de la nourriture à un prix abordable devient une véritable gageure plus de quatre jours après le déclenchement de la pire panne qu'ait connue le pays. Et le moindre bloc de glace se négocie, comme tout le reste, en dollars, jusque dans les moindres recoins du pays.