Ce lanceur d'alerte algérien que nous n'avons pas voulu entendre
«Ils complotent contre vous, les enfants de harkis […]. Ils ont jeté vos frères dans la Seine le 17 octobre 1961. Aujourd'hui, ils veulent faire la même chose avec vous. » En juillet 2023, alors que la mort du jeune Nahel enflamme les banlieues, une vidéo du président Tebboune, tournée en marge d'une commémoration des victimes du 17 octobre 1961 (où plusieurs dizaines à 200 manifestants algériens furent tués par la police française, le nombre de victimes restant discuté), est échangée en masse sur les portables des membres de la diaspora.
Ferhat Mehenni, fondateur du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), réfugié en France, avait lancé l'alerte quelques mois plus tôt sur les réseaux sociaux : « Tebboune vient de menacer la France d'actionner [sous-entendu, de « pousser », NDLR] son immigration algérienne à être violente et à créer des troubles. Je le dis à la jeunesse qui est en France : vous n'êtes pas concernés par l'appel d'un criminel. »
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Un avertissement qui résonne comme une prémonition
Son avertissement, alors, n'est pas entendu. Alors que six influenceurs prorégime algérien viennent d'être interpellés en France pour leurs appels à la violence lancés contre les opposants de leur pays, il résonne aujourd'hui comme une prémonition.
Nommément ciblé dans plusieurs vidéos, Mehenni, 73 ans, revendique comme une fierté d'horripiler « le régime criminel et corrompu » d [...] Lire la suite