L’herbier joaillier de Mira Stella
« Je n'ai pas inventé le bijou naturaliste, puisqu'il a toujours existé, j'essaie juste de le transposer dans mon univers personnel. » La flore joaillière de Sophie Bouilhet-Dumas s'enracine effectivement dans une terre bien délimitée – le pays de Caux, où la créatrice, issue d'une lignée d'orfèvres, cultive un jardin jonché de graines d'arroche et de fleurs de chicorée –, mais aussi un sol mental où se profile la typologie symbolique du vivant.
Car les plantes en or, cultivées par cette spécialiste de Gio Ponti, au-delà de la diversité de leur forme et de la spécificité de leur floraison, ont un point commun : elles occupent une position très restreinte dans l'espace, mais une place considérable dans le temps. « J'ai peut-être un intérêt pour les plantes qui ont existé avant les dinosaures », plaisante-t-elle. Il faut bien constater que ses bijoux immortalisent des spécimens qui n'ont pas eu besoin de la main de l'homme pour s'épanouir aux quatre coins de la planète.
Le pétale d'Hortensia, l'écorce de chêne ou la cosse de lin
L'allure coquette de la fleur d'amourette, qui habille le globe depuis soixante millions d'années, est ainsi transposée dans une nouvelle collection comprenant boucles d'oreilles et pendentifs en or rose parfois parsemés de bois. Autre nouveauté : le pétale de chicorée, « que les Égyptiens prisaient déjà il y a quatre mille ans et qui appartient, comme l'artichaut et la marguerite, au groupe des astéracées, la deuxième plus grande famil [...] Lire la suite