Sur l’agriculture, les États européens esquivent les questions qui dérangent
Sans attendre les prescriptions de la Commission européenne, les 27 ministres de l'Agriculture ont dégainé, lundi 9 décembre, leur propre vision du futur de la politique agricole commune. Exit les sermons verdoyants de l'ère Timmermans, le chantre du Green Deal. Place à un langage qui fleure bon le pragmatisme.
Premier coup de balai : la paperasserie kafkaïenne qui étouffe agriculteurs et administrations. Les ministres ont visiblement entendu le cri d'alarme des campagnes, asphyxiées sous les formulaires et les contrôles tatillons. La « simplification » n'est plus un vœu pieux mais devient le maître-mot.
La carotte plutôt que le bâton
Deuxième révolution : la carotte plutôt que le bâton pour la transition écologique. Si les objectifs climatiques ne sont pas jetés aux orties, le Conseil préfère désormais séduire plutôt que contraindre. Une musique plus douce aux oreilles des agriculteurs, échaudés par des années d'injonctions vertes tombées du ciel bruxellois.
À LIRE AUSSI Mercosur : Ursula von der Leyen défie un Macron affaibli et passe en force
Face aux tempêtes qui s'accumulent – inondations, sécheresse, marchés en montagnes russes –, les États veulent muscler leur jeu. Plus de souplesse pour gérer les urgences, des outils antirisques plus faciles à mobiliser… Le mot d'ordre est clair : plus jamais les agriculteurs ne seront laissés trop longtemps seuls face aux bourrasques. Mais derrière ces bonnes intentions se cache un éléphant dans le couloir : quelle agr [...] Lire la suite