L’épave de « L’Endurance » de Shackleton, broyée par les glaces
Une épopée déclenche parfois des vocations. L'explorateur Paul-Émile Victor révéla un jour que sa fascination pour les régions polaires trouvait son origine dans une expédition : celle du bateau L'Endurance, conduite sur le continent antarctique entre 1914 et 1916. « Le plus beau et le plus fort récit d'aventures vécues que nous ait livré ce siècle », écrivit Paul-Émile Victor.
C'est l'histoire d'un périple surhumain entrepris par le marin britannique Sir Ernest Shackleton à bord d'un trois-mâts baptisé L'Endurance. C'est aussi l'histoire d'un échec. À l'époque, une course folle s'engage en direction des pôles. L'Américain Robert Peary atteint le pôle Nord en 1909. Le Norvégien Roald Amundsen rejoint, lui, le pôle Sud en 1911.
La traversée de l'Antarctique
Reste un exploit à accomplir : la traversée de l'Antarctique, qui captive déjà les climatologues. Ernest Shackleton, 40 ans, se porte candidat. L'homme affiche alors un solide CV d'aventurier. Matelot à seize ans, il double le cap Horn à deux reprises avant de gagner plus tard ses galons de capitaine au long cours. En 1901, à l'âge de vingt-six ans, il accompagne Robert Falcon Scott, une autre figure de l'exploration polaire, dans une expédition en direction du pôle Sud. Une vaine tentative. À court de vivres et victime du scorbut, l'équipe doit rebrousser chemin.
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