Des joueurs qui ont déçu, d'autres qui ont marqué des points, des nouveaux qui tapent à la porte: quel visage pour l'équipe de France en septembre?

Ces joueurs qui ont marqué des points

Barcola, la promesse

La vraie bonne surprise se nomme Bradley Barcola. Convoqué pour sa première compétition avec l'équipe de France A, l'attaquant du PSG a mis très vite tout le monde d'accord: dès les premiers entraînements, il a impressionné par ses qualités techniques et de percussion, avec un comportement irréprochable au quotidien. A tel point que beaucoup, en interne, pensaient qu'il finirait titulaire dans le onze de Didier Deschamps.

Cela n'a pas été le cas mais l'ancien Lyonnais a eu des minutes de jeu, doublant plusieurs joueurs dans la hiérarchie, à l'instar d'un Kingsley Coman qui apparaissait pourtant, il y a quelques mois, comme un titulaire plausible. Il a en tout cas marqué les esprits. Et s'il poursuit sur sa lancée cette saison à Paris, Bradley Barcola fait partie des joueurs à suivre chez les Bleus pour les prochains mois.

Saliba, patron de la défense

En mars dernier, Didier Deschamps lui avait en quelque sorte mis la pression: "Il fait une bonne saison. Il fait aussi des choses qui me plaisent moins. En équipe de France, il a un temps de jeu réduit, mais quand il a joué ça ne s’est pas forcément bien passé. La hiérarchie ne lui est pas favorable pour l’instant. Mais il est là." Et il est bien là. Car William Saliba est devenu le véritable patron de la défense des Bleus durant cet Euro, s'installant comme un titulaire indiscutable, une tendance révélée par RMC Sport en juin dernier.

Après les déclarations de mars, le sélectionneur et le joueur d'Arsenal avaient échangé pour mettre les choses au point. Didier Deschamps avait alors confié au défenseur beaucoup l'apprécier et croire fort en ses capacités. Techniquement impressionnant, William Saliba a dégagé une sérénité qui a beaucoup aidé à la stabilisation du bloc défensif, avec des relances de grande qualité. Il est aussi monté en puissance jusqu'à la demi-finale. Son association avec Dayot Upamecano a beaucoup plu. Et le retour d'Ibrahima Konaté à 100% augure un match à trois pour la charnière centrale.

Jules Koundé a éloigné les critiques

Très critiqué avant le début de l'Euro 2024, le défenseur du Barça aura été l'une des vraies satisfactions de cette compétition côté français. Installé dans le couloir droit, l'ancien Bordelais a livré des prestations de haut niveau, notamment contre la Belgique en huitième de finale. Il n'a certes pas tout réussi, notamment contre le Portugal avec un duel difficile face à Rafael Leao, mais a montré beaucoup de caractère sur et en dehors du terrain. Sa fiabilité ne s'est pas démentie. Didier Deschamps lui avait parlé à Clairefontaine, un échange très constructif, qui avait rassuré Jules Koundé. S'il poursuit sur sa lancée à Barcelone, il restera titulaire au poste.

Le doute Ferland Mendy est levé

Il n'a pas joué une seule minute avec les Bleus sur cet Euro mais Ferland Mendy a conforté Didier Deschamps et le staff sur son état d'esprit. Souriant, toujours motivé, le latéral du Real Madrid a affiché un comportement irréprochable. En récupérant du temps de jeu en Espagne, il peut légitimement croire en une nouvelle convocation en septembre.

Ceux pour qui ça a coincé

Benjamin Pavard, clairement le plus en danger

C'est peut-être le joueur qui a le plus été déclassé au sein de ce groupe France. Elément primordial des Bleus de Didier Deschamps à la Coupe du monde 2018, le défenseur de l'Inter Milan est désormais remplaçant et loin de postuler à une place de titulaire dans l'esprit du sélectionneur et de son staff. Au point de penser que sa place dans la liste de septembre est en danger. Sur le banc, il n'a pas joué une minute et son état d'esprit n'a pas forcément plu en interne: attristé de son manque de temps de jeu, l'ancien joueur du Bayern a souvent montré son spleen voire son mécontentement. Une attitude pas forcément en forme d'exemple à montrer aux plus jeunes.

Antoine Griezmann, un Euro en forme de cassure

Il semble que quelque chose se soit brisé entre le leader de l'Atlético de Madrid et Didier Deschamps. Si rien ne dit que cette cassure est définitive, il est certain que quelque chose a changé pour le vice-capitaine des Bleus. Autrefois titulaire indiscutable et surtout impossible à sortir du terrain en raison de ses performances de haut vol, Antoine Griezmann aura plusieurs fois été sorti en cours de match voire mis sur le banc.

Sa sortie critique - ou brutalement honnête - face à la presse en préparation, à propos du "jeu chiant" pratiqué par l'équipe de France a été diversement appréciée en interne. Cet Euro ressemble au deuxième épisode d'une relation moins fluide, après l'attribution du brassard de capitaine à Kylian Mbappé, que le joueur avait plutôt mal vécue. Sur le terrain, il a moins convaincu et n'est désormais plus intouchable : en cas de bonnes performances en club, il sera sans problème dans le groupe. Mais cette compétition ne lui a clairement pas fait marquer des points.

Kingsley Coman déclassé dans la hiérarchie

Il est peut-être celui qui aura le plus perdu: l'attaquant du Bayern, une des options privilégiées de Didier Deschamps ces dernières années en attaque, est passé troisième dans la hiérarchie des ailiers à droite et à gauche, derrière Ousmane Dembélé... mais aussi derrière le tout jeune Bradley Barcola voire même doublé par Antoine Griezmann, aligné à droite par le sélectionneur.

Blessé au mollet, victime d'un virus à l'arrivée des Bleus en Allemagne, parti en Suède quelques heures pour assister à l'accouchement de sa femme... plusieurs épisodes sont venus perturber l'Euro de Kingsley Coman, déçu de n'avoir pu jouer que quelques minutes. Il lui faudra retrouver du temps de jeu mais surtout de la confiance en début de saison dans son prochain club pour prétendre de nouveau grimper dans la hiérarchie des attaquants bleus.

Quels nouveaux pour les Bleus à la rentrée?

Recrue phare du Bayern Munich cet été malgré des intérêts en Premier League, Michael Olise pourrait rapidement changer de dimension. Joueur important chez les Espoirs de Thierry Henry, l'ancien ailier de Crystal Palace pourrait marquer des points en cas de grosses prestations durant les Jeux olympiques de Paris 2024. Déjà très suivi par Didier Deschamps et son staff, le joueur de 22 ans a toutes ses chances en vue des prochains rassemblements, surtout au sein d'un club qui va lui faire passer un cap et lui permettre de disputer la Ligue des champions.

A Munich toujours, Mathys Tel fait lui aussi partie des prétendants à une place dans un groupe France qui pourrait se renouveler en partie dans les prochains mois. Entre les prestations moins convaincantes de certains et un Olivier Giroud qui prend sa retraite internationale, le secteur offensif des Bleus pourrait évoluer rapidement. S'il est performant cette saison, l'ancien Rennais a clairement un coup à jouer. Pas libéré par le Bayern pour les JO, il est déjà scruté par Didier Deschamps et ses adjoints, qui le considèrent comme un top joueur en devenir.

Reste aussi Désiré Doué, lui aussi élément important au sein de l'équipe de France Espoirs. Très suivi par le Bayern et le PSG, le talent rennais s'apprête à changer de club et de dimension. Son choix sera déterminant, notamment pour son temps de jeu. Mais s'il est performant, il pourra prétendre à une convocation chez les A, à l'instar d'un Rayan Cherki qui est lui aussi surveillé.

Article original publié sur RMC Sport