JO de Paris 2024 (boxe): Tony Yoka a lancé "un petit défi" à Sofiane Oumiha avant sa finale

Son palmarès est déjà l’un des plus fournis de l’histoire de la boxe française. Mais il pourrait devenir le plus étincelant. Sofiane Oumiha va tenter de décrocher la médaille d’or après laquelle il court depuis si longtemps en affrontant le Cubain Erislandy Alvarez Borges en finale des Jeux olympiques de Paris 2024, ce mercredi à Roland-Garros (22h34). Après avoir obtenu l’argent à Rio en 2016 et connu une énorme désillusion à Tokyo en 2021, en étant sorti d’entrée alors qu’il était favori, le Toulousain a rendez-vous avec son destin sur le court Philippe-Chatrier.

Dans une ambiance qui s’annonce incandescente, avec près de 15.000 supporters prêts à pousser derrière lui, Sofiane Oumiha peut décrocher le troisième titre olympique en individuel de la boxe masculine tricolore, après Brahim Asloum en 2000 et Tony Yoka en 2016.

"Ça me ferait plaisir qu’il me dépasse"

Yok était d’ailleurs présent à chacun de ses combats à l’Arena Paris Nord de Villepinte, où se sont déroulés les premières journées de compétition. Et il attend de voir son pote, par ailleurs triple champion du monde (2017, 2021, 2023), monter sur la plus haute marche du podium. "On a un petit défi entre lui et moi, glisse le poids lourd. Sofiane a à cœur d’être le meilleur palmarès de la boxe amateure en France. Il a été trois fois champion du monde, mais il n’est pas champion olympique. C’est quelque chose qu’il doit aller le chercher. Oui, ça me ferait plaisir qu’il me dépasse. Bien sûr. J’ai envie d’agrandir cette équipe. Pour l’instant, on est tous seuls avec Brahim. J’ai envie qu’il y ait d’autres médailles d’or français".

Asloum aussi espère pouvoir dresser un couvert de plus à la table des champions olympiques, en attendant également la finale de Billal Bennama prévue ce jeudi (22h34 à Roland-Garros). "Une médaille d’or, ça te met dans une autre dimension, témoigne le consultant de France TV. C’est la seule chose qui manque à Sofiane. S’il devient champion olympique, c’est le plus gros palmarès de la boxe française olympique. Il est déjà très respecté, mais ça lui apportera un autre statut."

"On va voir s’il est le champion qu’il prétend être"

L’intéressé en avait bien conscience après sa demi-finale victorieuse à Villepinte. Et il n'a pas caché ses ambition. "Je suis en quête de quelque chose de grand. Je pense être l’un des meilleurs boxeurs en France, même s’il y a Tony qui m’écoute", a-t-il lâché en lançant un regard amusé vers Tony Yoka, qui se trouvait à quelques mètres dans la zone mixte

Oumiha et Yoka se connaissent de longue date. "J'ai vu arrivé Sofiane, il a toujours été fort, avec un super style, glisse le héros de Rio, de trois ans son aîné. Mais à un moment donné, il fallu qu’il passe un cap en se disant: ‘Il faut que je bosse’. Les Jeux olympiques, ce n’est pas les championnats du monde, c’est le Graal en boxe. Il fallait qu’il s’arrache et là, j’ai vu que ça fait deux ans qu’il cravache. Pour lui, c’est limite normal d’être en finale. Maintenant, on va voir s’il est le champion qu’il prétend être. Il a toujours été un peu dans l’ombre avec ses médailles. Il a fait une magnifique médaille d’argent à Rio, mais derrière, il y avait Estelle (Mossely, son ancienne compagne) et moi, donc forcément on a pris toute la lumière." Oumiha a une occasion en or de remettre les projecteurs sur lui. Pour que son nom brille dans la légende du noble art. Là haut. Tout là haut.

Article original publié sur RMC Sport