JO paralympiques 2024: "Ce moment sur le podium, ils nous l’ont volé", la marathonienne espagnole cruellement disqualifiée règle ses comptes avec le Japon

Ce fut l’une des images les plus déchirantes des Jeux paralympiques de Paris 2024. Celle des crampes du guide Mia Carol à quelques mètres de la ligne d’arrivée du marathon de la classe T2. Attelé à l’athlète espagnole Elena Congost, le guide avait eu les plus grandes peines à conclure la course mais était parvenu à franchir la ligne d’arrivée en troisième position pour le bronze avec son acolyte.

Une joie de courte durée puisque l’organisation avait finalement disqualifié la paire en reprochant à l’athlète espagnole d’avoir perdu la longe avec son guide pendant quelques secondes au moment où elle tentait de le retenir de s’effondrer au sol. Ils étaient à 10 mètres de la ligne d’arrivée.

"Elle sait, je sais, et tout le monde sait que cette médaille n'est pas la leur, c'est la nôtre"

Deux semaines après ce triste épisode est toujours aussi dur à digérer pour Elena Congost. Mais plus que le point de règlement, cruel et injuste, la femme en veut aussi beaucoup à la Japonaise Misato Michishita. Cette dernière a récupéré la médaille de bronze malgré le fait qu'elle a terminé le marathon loin derrière elle, à plus de trois minutes. Aujourd'hui encore, elle estime que la Nippone ne mérite pas cet honneur: "L’autre jour, son guide m’a écrit sur Instagram pour me dire qu’elle voulait à nouveau courir avec moi", confie-t-elle à CNN. "J’ai profité de ce message pour lui dire ce que je pensais avec politesse et respect."

Et l’Espagnole de 36 ans de développer: "Je lui ai dit que je trouvais très cruelle la décision prise par l’équipe japonaise. Un marathon fait 42,195 kilomètres, et j’avais couru 42,19 kilomètres parfaitement. J’avais trois minutes d’avance. Ce qu’il s’est passé n’a pas modifié le résultat, ne m’a pas profité et n’a dérangé personne. J'ai demandé s'ils pouvaient s'excuser, voire rendre la médaille. J'ai aussi dit qu'en tant qu'athlète, si j'avais été au courant de cette situation pour une autre concurrente, je ne l'aurais jamais acceptée (la médaille). Parce qu'elle sait, je sais, et tout le monde sait que cette médaille n'est pas la leur, c'est la nôtre." Et de conclure: "Ce moment sur le podium, ils nous l’ont volé. On ne l’aura jamais."

Dans un communiqué, le Comité paralympique japonais a déclaré à CNN que le résultat de la course "est conforme aux règlements de World Para Athletics." Mia Carol, le guide d’Elena Congost, lui a promis de retourner à Paris, devant la Tour Eiffel pour prendre une photo, si la médaille de bronze lui est rendu un jour.

Article original publié sur RMC Sport