JO 2024 (VTT): "Je suis rincée", quand suivre les coureurs devient une épreuve physique pour le public
Les 36 vététistes engagés au départ de la course hommes ce lundi ne sont pas les seuls à avoir transpiré. Le public aussi s’est dépensé pour suivre la course en se baladant tout au long des 4,4km du tracé. Contrairement aux épreuves en stade, aucune tribune - hormis celle pour la presse - n’a été érigée pour assister à la course, chacun pouvant voguer sur la colline d’Elancourt à la recherche du meilleur spot, de l’endroit le plus ombragé ou le plus spectaculaire. Et cela a épuisé une partie des 13.000 spectateurs.
"Physiquement, c’est une vraie découverte!"
"Je suis rincée", a lancé une femme à son mari après avoir gravi l’une nombreuses cotes du parcours. "C’est physique, ça monte, ça descend mais c’est le jeu du VTT", confirme Loïc, accompagné de ses enfants. "On a trouvé un bon endroit mais maintenant on va en chercher d’autres, il y en a plein." Après les lacets, ils se sont ainsi dirigés vers "le jump et les tremplins", très prisés des amateurs de sensations fortes. Mais pour y parvenir, il faut grimper.
"Je ne suis pas du tout habituée à suivre une course de VTT et, physiquement, c’est une vraie découverte", sourit cette spectatrice, en train de reprendre son souffle. "Je ne pensais pas qu’il ferait aussi chaud aujourd’hui et là, ça monte bien." Juste avant chaque passage de la moto ouvreuse, les volontaires ferment les accès et interdisent la traversée de la piste pour laisser passer les concurrents. À chaque accalmie, ils les réouvrent, entrainant un flot de personnes désireuses de voir les champions sous un autre angle. Comme Steeve, surpris par l'effort demandé: "On pensait juste regarder mais en fait, il faut marcher!"
"On va compter le nombre de pas à la fin de la journée, on va voir ce que ça donne", poursuit-il. "On est allé en bas, il y a une grosse ambiance."
Au total, 14 points avaient été répertoriés entre "l’escalier géant", le "raidar du sommet", le "grand plongeon", le "mikado géant" ou la "cascade du rocher" entre autres. Et tout le monde voulait sa part de show, des bébés bien protégés du soleil sur le dos de leurs parents, des personnes âgées s’appuyant sur leur canne pour ne pas glisser sur les chemins de gravillon ou ce jeune homme en fauteuil roulant poussé par quatre personnes pour avoir une vue imprenable au sommet du "mur", la première difficulté du tracé juste après le départ.
Arthur, habitué à se rendre sur les routes du Tour de France, a lui aussi apprécié cette expérience mouvante. "On marche beaucoup, on va chercher le spot le plus sympa et ce qui est bien, par rapport au Tour, c’est qu’on peut se balader sur le tracé, c’est cool." Cette déambulation a un inconvénient, celui de ne pas voir la course dans sa totalité. Beaucoup la suivent principalement sur les écrans, pour quelques secondes de bonheur à chaque passage. "On suit sur le téléphone, comme ça on a le positionnement des coureurs en temps réel", explique Loïc.
D’autres conservent jalousement leur place et peuvent, s’ils ont de la chance, regarder l’évolution du classement sur les écrans géants disposés au sommet de la colline ou au niveau de la ligne d’arrivée dans "la prairie". Là où tous les randonneurs d’un jour ont fini la journée en acclamant le Français Victor Koretzky, médaillé d’argent.