JO 2024: "Je vais leur dire d’aller se faire foutre", pourquoi tant de haine entre Embiid et le public français

Si LeBron James s’est trompé en pensant être acclamé par les fans alors que le public parisien n’avait d’yeux que pour Léon Marchand, présent dans les tribunes de Bercy face au Brésil, Joel Embiid, lui, n’aura aucun doute quand les sifflets résonneront dans l’Arena du 12e arrondissement. Ils seront bien pour, ou plutôt contre lui. Comme au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d’Ascq où Team USA a débuté son tournoi olympique, le joueur de Philadelphie est pris en grippe par les fans français. A chacune de ses prises de balle ou de ses passages sur un écran géant, le public gronde.

Les suporters français ne digèrent pas son double-jeu et sa volte-face à l’heure de choisir sa nationalité sportive. Et le lui fait bien comprendre. Ce sera encore le cas samedi soir à l’occasion de la finale du tournoi de basket olympique entre les Etats-Unis et la France. Ça devrait même faire encore davantage de bruit. Car Joel Embiid aurait très bien pu se retrouver aux côtés de Victor Wembanyama face à Team USA. Petit rappel des faits.

Une volte-face qui passe mal

En 2021, alors qu’il a le choix entre trois sélections, les USA, la France et le Cameroun, le pivot fait le forcing pour obtenir la nationalité française. Dans une lettre envoyée au président Emmanuel Macron révélée en avril dernier par RMC Sport, son intention semble assez claire : "Après discussion avec la Fédération française de basket-ball, mon choix est désormais arrêté", écrit-il. "Je souhaite engager les démarches pour obtenir une naturalisation française et pouvoir ainsi être sélectionnable avec les Bleus. Je ne souhaite en conséquence jouer pour aucune autre équipe nationale."

Si l’Américain obtient la nationalité française en 2022, les espoirs de la Fédération française de basket de voir le MVP de la saison 2023 de NBA disputer les JO en France avec les Bleus s’envolent définitivement un an plus tard. En novembre 2023, Joel Embiid annonce son choix, il défendra les couleurs de Team USA. "Je suis vraiment fier et enthousiasmé par cette décision. Ce n'était pas facile. J’ai la chance d’habiter au Cameroun, en France et aux États-Unis. Après avoir parlé à ma famille, je savais que ce devait être l'équipe américaine." Alors que l’Américain assure n’avoir jamais fait la promesse de rejoindre l’équipe de France, sa volte-face passe très mal en France.

"Joel rend ton passeport!"

Dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC, l’ancien international tricolore Fred Weis s’emporte à l’antenne : "Ce garçon est aussi bon basketteur que c'est un sale type. Je le déteste pour ce qu’il a fait." Les semaines passent et la rancoeur reste tenace. Pas étonnant, dès lors, que son accueil en France pour les JO soit des plus salés. "Joel rend ton passeport", a chambré un fan au début du tournoi à Lille. Il en faut davantage pour déstabiliser le pivot de 2,13m. L’intéressé s’est expliqué plusieurs fois sur son choix : "J’ai eu l’opportunité de parler au président français de ce qu’il se passait, et je lui ai dit qu’une des choses qui me préoccupait beaucoup, c’était la relation entre la France et le Cameroun, ainsi qu’avec beaucoup de pays africains en général", confiait-il en juillet au New York Times. Embiid n’a pas non plus aimé les coups de pression de la FFBB ("ça n’a pas aidé que la France fixe un ultimatum pour que je fasse un choix").

Embiid : "Ils vont me huer. Je vais leur répondre"

A la veille d'affronter l'équipe de France en finale des JO, il est revenu sur son choix, sans mentionner la France : "J’ai passé la moitié de ma vie aux États-Unis, et l’autre moitié dans mon pays, le Cameroun. C’était comme s’il n’y avait que deux options pour moi. Comme je l’ai dit depuis le début, tout le monde sait que si le Cameroun s’était qualifié, j'aurais pu faire un autre choix."

Pas franchement désireux d’améliorer sa cote de popularité dans l’Hexagone, Joel Embiid reste pourtant perplexe face aux sifflets : "Franchement je ne comprends pas pourquoi le public m’a beaucoup critiqué", lâche-t-il à ESPN avant d’anticiper, déjà dans sa finale : "Ils vont me huer. Je vais leur répondre et leur dire d’aller se faire foutre. Ça va être amusant."

Article original publié sur RMC Sport