JO 2024: trois phases et un calendrier serré... Au Champ-de-Mars, le démontage des installations olympiques bat son plein

Pas un seul survêtement d’athlète à l’horizon, ni de tenue verte de volontaire ou bleue d’un membre de l’organisation. Juste quelques flaques de boue vestiges des orages de la veille. Le site du Champ-de-Mars, à Paris, appartient désormais aux agents du COJO et aux équipes de CMA-CGM (avec sa filiale Ceva Logistics), l’entreprise en charge du montage et du démontage des 32 sites olympiques.

On grimpe les marches du stade qui a vu les exploits du cécifoot: une partie des tribunes a déjà été étêtée. En bas, plus que quelques centimètres carrés de la surface de jeu. Le reste a été roulé et tagué pour pouvoir être remonté dans le bon ordre à Strasbourg, où cette pelouse aura une deuxième vie. Sous le coffrage en bois, il y a le sable du beach. Les ouvriers aux chasubles orange empilent les fauteuils bleus dans une pyramide incertaine. Ces opérations ont débuté dimanche 8 septembre, jour de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques. Augustin Nechad, directeur du site Tour Eiffel-Champ-de-Mars détaille: "Première phase, le move out: le site est vidé par les travailleurs. On coupe l’eau, l’électricité, plus de wifi. Deuxième étape, le bump out: quand vous retournez le site tout ce qui tombe c’est ça, les tables les chaises, tout le mobilier. Troisième étape: c'est ce que nous on appelle démontage."

Tout doit être terminé pour le 31 octobre

Il y a des enjeux de sécurité, de timing également. Comme pour la construction, pas de place pour un éventuel retard. Le dernier coup de pioche doit être donné au plus tard le 31 octobre sur ce site. Mais les Parisiens et les touristes n’auront pas à attendre jusqu’à cette date. À la mi-octobre, 70% du site sera de nouveau accessible. Ils retrouveront les graviers, tous les arbres et la vue sur la Tour Eiffel. Pas le droit d'abîmer un seul végétal de l'espace avec une mauvaise manœuvre d'un camion ou d'un chariot élévateur.

Les deux enceintes ont accueilli près de 800.000 spectateurs pour 94 sessions au total, du lever du jour jusqu’à l’apothéose du cécifoot. "On a mis presque 900 personnes, sur tous les sites, pour ce démontage final, insiste Wagner Covos, directeur en charge du projet Paris 2024 chez CEVA Logistics. "On a plus de 100.000 m2 carrés répartis dans quatre entrepôts en Ile-de-France. Pendant la phase de bump out, on a fait 26.000 palettes. Notre pic est à 78 camions par jour."

Le COJO a réclamé qu’il y ait le moins de gaspillage possible. Le matériel acheté peut être donné à des collectivités, voire vendu. Même le sable du beach-volley va avoir droit à une seconde vie. La barre est à 80% de recyclage. Dans l’Arena du Champ-de-Mars, les tatamis du judo ont disparu. La statue du maréchal Joffre sur son cheval observe le ballet des démonteurs.

850 intérimaires et CDD en renfort

Idem au village olympique, qui est le site temporaire le plus important. CMA-CGM y a envoyé rapidement 300 employés. L’une de leur mission: démonter les meubles des chambres comme le fameux lit origami en carton. Une chaîne de travail a même été mise en place pour une meilleure efficacité sur les 17.000 lits.

"Les JOP c’est quatre semaines. Notre groupe travaille depuis décembre 2021 sur ce dossier pour planifier, mettre en place un bon travail. Vous n’avez pas entendu de retard, on est fier, pour le démontage on est dans les temps", s’enorgueillit Wagner Coves. Ensuite, il faudra libérer les entrepôts avant le 31 décembre. Le groupe a fait appel à près de 850 intérimaires et CDD pour cette tâche immense. Certains seront récompensés par des contrats, leur médaille à eux après ce travail de titan.

Article original publié sur RMC Sport