JO 2024 (triathlon): le courant et les chutes ont bien plus inquiété les athlètes que la pollution de la Seine
Ça y est, le grand plongeon a eu lieu. Après des mois de polémiques, deux entraînements annulés et le report de la course masculine lundi en raison d’une qualité de l’eau trop dégradée, les 55 triathlètes féminines ont plongé dans la Seine depuis le Pont Alexandre III sur les coups de 8h. Elles en sont ressorti un peu plus de 20 minutes plus tard avant d’enchainer avec le vélo puis la course à pied. A l’arrivée, certaines participantes portaient, pour seule stigmates apparentes de cette baignade, quelques algues accrochées au maillot. Et le sujet n’en était pas vraiment un.
"Ca aurait été une honte", lance Beaugrand au sujet sur le duathlon
Interrogée sur cette baignade dans la Seine, Emma Lombardi, 4e, n’a pas évoqué sa possible pollution, plus le côté technique de la nage. "Il y avait énormément de courant, la natation était très longue, il fallait être intelligente sur le retour, sur le placement, c’était stratégique", a-t-elle confié. Pour sa compatriote Cassandre Beaugrand, l’idée de voir l’épreuve de natation supprimée l’horripilait.
"Je n’ai jamais douté parce que je me suis dit eu ça aurait été une honte pour notre sport", a déclaré la toute nouvelle championne olympique. "Quand on me parlait de duathlon, je me suis dit: ‘ce n’est pas notre sport’. Je suis contente qu’on l’ait fait et heureusement qu’on l’a fait parce que je ramène une médaille."
Elle s’est, elle aussi, davantage attardé sur la nage difficile dans le fleuve. "Je me suis fait des frayeurs un bon nombre de fois, le courant nous a emportés, ce n’était pas si facile de nager dans la Seine", confie-t-elle. "On n’avait pas trop de repères, on avait que la course de l’an dernier, le courant était tolus fort aujourd’hui. On se laissait vraiment emporter après le passage des deux bouées. C’était vraiment dur et j’ai essayé de recoller à chaque fois mais j’ai trouvé que la natation était assez dure. Je passe la bouée troisième et je me laisse emporter par le courant, je e suis dit, ‘ce n’est pas possible."
Un autre point est aussi revenu avec insistance à l’issue de la course féminine: la chausse rendue très glissante par la pluie de la nuit. "C’était une course à élimination avec énormément de chutes, comme l’Allemande Lindemann", souligne le DTN, Benjamin Maze. La Colombienne Mria Carolina Velasquez Soto a pu en témoigner après sa chute qui lui a laissé le haut de la cuisse en sang. "La route état glissante, c’était un gros coup", a-t-elle reconnu après avoir pris la 37e place.
La Française Cassandre Beaugrand, victime d’une chute à Tokyo il y a trois ans, avait pris ses dispositions pour gérer cet impondérable: s’exiler en Angleterre et sa météo pluvieuse. "J’essayais de rester vigilante parce qu’il y avait beaucoup de chites à côté de moi", a-t-elle confié. "Le but était de rester sur mon vélo et montrer aux filles que j’étais là. J’ai serré les dents jusqu’à la course à pied. A Tokyo, je me serais laissée décrocher un bon nombre de fois parce que je me serais laisse piéger par les routes mouillées. De partir en Angleterre et d’avoir roulé deux ans sous la pluie, je m’y suis habituée. Là, je n’ai jamais été inquiétée une fois."