JO 2024 (tennis de table): la raquette hexagonale très étonnante de Moregard, qui a fait tomber le numéro 1 mondial

Il détonne dans le tournoi olympique aux JO 2024. Avec son style de jeu, les têtes de séries qu’il fait chuter… et sa raquette. Truls Moregard est la sensation de l’épreuve de tennis de table. Le Suédois, 26e mondial, disputera la finale ce dimanche (14h30) face au Chinois Fan Zhendong, numéro 2 mondial. Un défi de taille pour le vice-champion du monde en 2021, alors qu’il n’avait que 19 ans et qu’il figurait seulement au 77e rang. Mais il s’est déjà offert à Paris le scalp du numéro un mondial chinois Wang Chuqin puis celui du numéro 6 mondial, le Brésilien Hugo Calderano, qui affronte ce dimanche Félix Lebrun pour la médaille de bronze.

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Une zone de toucher plus grande

Une finale que Moregard disputera avec sa raquette en forme hexagonale, la ‘Cybershape’ de la marque Stiga. Car oui, il n’est pas obligatoire de jouer avec un bois, le terme généralement utilisé dans le milieu du tennis de table pour désigner une raquette, avec une forme arrondie. Il n’existe ainsi aucune règle quant à la forme et la taille d’une raquette de tennis de table. Dans l’absolu, un pongiste professionnel peut se présenter avec un bois de la taille d’une raquette de tennis tant que la forme est plane et les revêtements sont homologués.

"C’est un bois un peu particulier car il défie le bois classique qui est traditionnellement arrondi. Celui-là est en forme hexagonale avec des côtés. Ça permet une meilleure zone de toucher", explique le joueur français Esteban Dorr, 25e joueur mondial en double. "Il y a 11% de zone de toucher en plus. Le sweet-spot (la zone optimale de la raquette) est un peu plus grand. C’est ce qui permet sur le jeu de table, tout ce qui est remises courtes, remises de service, d’avoir un peu plus de tolérance. C’est un peu le point fort de Truls de pouvoir attaquer beaucoup plus dur la balle."

"C’est plus une action commerciale"

Mais cette raquette est-elle révolutionnaire? Pas forcément à en croire Dorr. "Tout ceux qui ont joué avec trouvent que cela ne change pas grand-chose. C’est plus une action commerciale. Défier un peu les lois de la normalité", explique le Messin. "Damien Eloi avait déjà eu un bois un peu similaire. Il jouait avec un bois que l’on appelait violon. Cette forme était différente du Cybershape."

Un bois original qui ne n’octroierait donc pas un avantage affirmé. Mais il semble convenir à la personnalité de Moregard. "Je trouve que ça colle bien avec le personnage", appuie Dorr. "C’est un bois un peu différent tout comme le jeu de Truls, ça colle bien avec son image de joueur atypique." Un joueur différent qui va tenter de suivre les pas du dernier champion olympique suédois de tennis de table, Jan-Ove Waldner, sacré en 1992 à Barcelone.

Article original publié sur RMC Sport