JO 2024 (taekwondo): "Nous sommes des frères", le message d’un réfugié iranien après son combat contre un Palestinien
Le rêve de Hadi Tiranvalipour (26 ans) s’est matérialisé ce mercredi. L’Iranien, membre de l’équipe des réfugiés olympiques après avoir quitté son pays pour l’Italie, a fait ses grands débuts aux Jeux olympiques lors du tournoi de taekwondo dans la catégorie des moins de 58kg. Et il s’est incliné face au Palestinien Omar Yaser Ismail au premier tour (2-0). "C’était vraiment un super match, malheureusement, je l’ai perdu, je ne suis pas satisfait de ma performance", a-t-il confié à l’issue de son duel. "Tout d’abord, je veux apprécier le fait que le CIO m’ait donné cette chance, nous sommes ici pour représenter quatre millions de personnes. Je suis honoré de ça et ensuite, j’aurais aimé faire un résultat mais ça ne s’est pas produit."
"Je ne suis pas un exemple pour être une personne politique"
Le duel a forcément revêtu une dimension politique très lourde dans le contexte du conflit au Proche Orient entre Israël et le Hamas et des tensions avec l’Iran. Hadi Tiranvalipour a pris soin de se détacher de cet aspect politique, tout en apportant son soutien à son adversaire. "Je respecte tous les athlètes du monde, particulièrement les Palestiniens", a-t-il déclaré. "Nous sommes des frères, je n’ai aucun problème avec lui. J’étais vraiment content pour lui et je respecte tous les athlètes du monde. Je suis fier de lui parce que je sais qu’il a aussi une situation difficile. J’espère vraiment qu’il aura une bonne chance pour la médaille."
Relancé sur les accents politiques du tournoi de taekwondo, Hadi Tiranvalipour a préféré botter en touche. "Je suis un athlète ici et je veux me focaliser sur ça, je ne suis pas un exemple pour être une personne politique", a-t-il insisté. "Je suis là pour participer pour quatre millions de personnes, c’est mon but."
Le combattant a surtout voulu dédier son combat aux 36 autres athlètes de la délégation des réfugiés. "J’ai un message pour eux: nous sommes ici pour nous battre, nous avons vécu des parcours si difficiles", souligne-t-il. "N’abandonnez jamais, si vous avez un rêve, vous devez continuer et c’est mon message pour tous les réfugiés du monde. Je sais que les réfugiés vivent des moments difficiles mais nous devons continuer à vivre pour connaître ça. Si tu n’agis pas comme un battant, tu dois rentrer chez toi. C’est notre choix, il faut continuer."
Eliminé, il va désormais profiter de Paris pendant trois jours avant de rentrer en Italie. "Je n’ai pas de plans, j’aimerais faire des grands prix, des tournois mais pour le moment je suis vraiment triste et énervé de ma compétition. J’ai besoin de ça. Des fois tu gagnes, des fois non."