JO 2024 (taekwondo): deux iraniennes s'enlacent sur le podium, la scène censurée par le régime islamique

Les Jeux olympiques sont pourvoyeurs d'images fortes et le podium de l'épreuve féminine des moins de 57 kilos en taekwondo a été le théâtre d'un moment symbolique. Jeudi, après avoir pris un selfie ensemble sur la boîte, les quatre athlètes médaillées se sont enlacées. Parmi elles, Kimia Alizadeh, médaillée de bronze sous le drapeau bulgare après avoir fui l'Iran il y a quatre ans, et Nahid Kiani, médaillée d'argent pour l'Iran.

Une scène qui a été censurée à la télévision du régime islamique. Kimia Alizadeh (en blanc sur la vidéo), avait déjà remporté une médaille de bronze olympique, il y a huit ans à Rio. La jeune femme de 26 ans représentait alors... l'Iran, son pays natal. Mais en 2020, elle décide de partir et se réfugie aux Pays-Bas, aspirant à des libertés individuelles bien plus larges que ce que le régime islamique veut bien donner aux femmes.

Trois Jeux olympiques, trois drapeaux différents

“Les femmes d'Iran ne sont pas libres. Je suis l'une des millions de femmes à travers le pays qui n'est qu'un objet du gouvernement. Ils ont fait de moi ce qu'ils voulaient, ils m'ont fait porter ce qu'ils voulaient que je porte, ils m'ont dit de dire ce qu'ils voulaient que je dise. Ils m'ont exploitée, et je ne veux plus m'asseoir à la table de l'hypocrisie, des mensonges, et de l'injustice”, justifiait-elle alors, dénonçant le régime des mollahs et refusant notamment le port du voile obligatoire.

Après avoir concourru aux Jeux de Tokyo au sein de l'équipe olympique des réfugiés, elle rejoint la Bulgarie. Elle y retrouve un ancien taekwondoïste iraninen, Farzad Zolghadri, qui avait décidé de tenter sa chance là-bas en raison de la concurrence trop grande en Iran. Naturalisée en avril, elle remporte les Championnats d'Europe sous ses nouvelles couleurs le mois suivant. Avant, donc, d'apporter une autre médaille, olympique cette fois-ci, à sa patrie d'adoption.

Article original publié sur RMC Sport