JO 2024 (taekwondo): 100% parisien, ambitieux, bon camarade, cousin très éloigné de Julian... qui est Souleyman, l'autre Alaphilippe?

"Alaphilippe réussit son entrée en lice", "Alaphilippe qualifié en quarts de finale"... Vous avez peut-être reçu une notification de ce genre ce jeudi matin et, si vous n'êtes pas un spécialiste du taekwendo, vous avez dû vous demander quel épisode vous aviez raté. Mais pas de panique: non, il n'y a pas de course en ligne aux Jeux olympiques de Paris ce jeudi, et non, Julian, 11e de l'épreuve samedi, n'a pas troqué son vélo pour le tapis en l'espace de quelques jours. Un Alaphilippe est cependant bien en compétition ce 8 août au Grand Palais: Souleyman, tête de série n°4 chez les -68 kg en taekwondo.

Le Français s'est imposé aux alentours de 9h30 face à l'Egyptien Ahmed Nassar, en remportant les deux premiers rounds. Sa journée reprendra à 14h40 avec son quart de finale contre l'Espagnol Javier Perez Polo (n°5), suivi - on l'espère - d'une demi-finale ou d'un éventuel repêchage.

Un lien de parenté avec Julian dont il n'est même pas au courant

S'il se sert lui aussi de ses jambes, mais pour les faire claquer sur le casque ou le plastron de son adversaire, le parallèle avec Julian Alaphilippe s'arrête là... selon lui. "Ça nous est arrivé de regarder le Tour de France avec mon père et de nous questionner. On a même demandé aux grands-parents et on a vérifié, mais non. Mon père est originaire de la Savoie et ma mère est parisienne", raconte Souleyman au Parisien.

Pourtant, les deux hommes auraient bien un (tout) petit lien de parenté. L'Equipe rapporte que l'attachée de presse de la Fédération française de taekwondo (FFTDA) a sollicité son père, féru de généalogie, pour mener une recherche. Et celui-ci a trouvé qu'il existait un très lointain cousinage au douzième degré entre les deux hommes qui avaient ainsi un parent commun... au XVIIe siècle.

A l'inverse de son illustre aîné, double champion du monde et vainqueur de six étapes sur le Tour de France, entre autres succès, le jeune homme de 21 ans a un palmarès encore peu garni et sans grande médaille. Il a frôlé les demi-finales aux deux derniers championnats du monde, s'inclinant deux fois d'un point, mais a été vice-champion d'Europe il y a deux ans et finaliste au prestigieux tournoi de Chine fin 2023, en battant notamment le Britannique Bradly Sinden, champion du monde.

"Je peux battre n'importe qui"

Ce qui a fait pencher la sélection de son côté puisqu'il a grillé la priorité à Théo Lucien et Dylan Chellamootoo, leaders des moins de 68 kilos au début de l’olympiade. "C’est la jeunesse. J’ai bientôt 21 ans. Je suis dans la période où on progresse le plus. Je suis focus sur les Jeux, je suis dans un rêve éveillé mais je reste conscient que c’est un gros événement", confie le licencié d'Asnières à RMC Sport.

100% parisien, comme il se définit, le natif de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) habite à seulement 15 minutes du Grand Palais. "C’est un facteur de plus pour lequel je veux gagner l’or. Mon but à Paris c’est de montrer que je suis le meilleur, le roi de la catégorie, que je peux faire médaille d’or", poursuit-il. Offensif, ambitieux et sans crainte, celui qui s'entraîne depuis trois ans à l'Insep aborde ces JO avec l'espoir de créer la surprise. "Je peux battre n’importe qui. Le dire c’est bien mais il faut le faire et le jour J le faire quatre fois d’affilée!", prophétise-t-il.

Dans la vie, Souleyman Alaphilippe est fan du Paris Saint-Germain (il n'est d'ailleurs pas mécontent du départ de Kylian Mbappé au Real Madrid) et adore les sorties entre amis, en forêt ou à la mer. Bon camarade du collectif France, il est le grand ami de Cyrian Ravet, médaillé de bronze mercredi. Une performance qu'il réalisera lui aussi, tôt ou tard, sans aucun doute. "Il est convaincu que son heure viendra", adoube Hans Zohin, son coach dans les catégories jeunes. Un talent précoce prêt à saisir sa chance dès ce jeudi.

Article original publié sur RMC Sport