JO 2024: comment les sportifs français sont préparés par l'Insep pour que le "public soit une force"
41 médailles ont été jusqu'à présent obtenues pour la France aux JO de Paris 2024, dont 12 d'or, 14 d'argent et 15 de bronze, ce qui place la nation tricolore en troisième position au tableau derrière les Etats-Unis et la Chine. Une performance qui égale déjà celle des JO de Tokyo il y a trois ans, avec plusieurs exploits dont le dernier en date, la médaille d'or en équipe du judo français face au Japon ou le triplé historique en BMX.
Les bonnes performances de la délégation française, dues à un travail préparatoire intense mené depuis plusieurs années, se déroulent dans un contexte de JO "à la maison". Ce facteur est loin d'être anecdotique, comme l'a expliqué ce dimanche 4 août sur RMC dans la Matinale olympique week-end Bertrand Daille, chef du pôle performance de l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance).
780 sportifs de haut-niveau dont 530 permanents à l'Insep
Une ferveur populaire se ressent depuis le début des JO, que ce soit dans les rues de Paris, dans les fans-zones comme au Club France mais aussi évidemment dans les tribunes et gradins sur sites. Le soutien du public peut galvaniser les sportifs mais cet élément, justement, a été soigneusement préparé par l'Insep.
Cet organisme, basé au coeur du bois de Vincennes et placé sous la tutelle du ministère des Sports, accueille notamment 19 sports résidents, 28 disciplines olympiques et paralympiques, 780 sportifs de haut-niveau dont 530 permanents et 280 entraîneurs fédéraux, selon les chiffres consultables sur son site.
"Le pôle performance vise à donner un avantage concurrentiel aux entraîneurs et sportifs pour devenir champion olympique", a rappelé en préambule Bertrand Daille. Quatre unités composent ce pôle performance dont "deux laboratoires de recherches, une sur le numérique et l'innovation, la seconde sur le terrain avec des intervenants sur la dimension mentale et physique.
Le dispositif "Gagner en France" a été élaboré pour permettre aux sportifs français de tirer profit de jouer devant son public, a expliqué ce dernier. Celui-ci a ainsi fait savoir que des "simulations" ont été réalisées en amont des JO.
"On faisait venir du public, on faisait du bruit, on essaie de les mettre en situation de la compétition". L'objectif: que le "public" soit une "force" plutôt qu'il n'"annihile la performance", a détaillé Bertrand Daille
"La France tient son rang"
Une semaine après le début des JO, Bertrand Daille dresse un "bon bilan" des performances des sportifs français. "La France a répondu présent et tient son rang", s'est-il félicité, bien qu'il a jugé "qu'on pourrait être encore plus haut avec quelques finales perdues comme en judo et en escrime".
Interrogé si la France n'était pas un "pays de sport", comme l'avait regretté le nageur Florent Manaudou sur le plateau de France 2 il y a quelques mois, Bertrand Daille a concédé que sa "place dans l'éducation était moins importante que dans d'autres pays", citant par exemple la forte politique universitaire aux Etats-Unis, qui permettent aux jeunes de briller par la suite dans des sports comme le basket, le hockey, le base-ball ou le football américain.
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Une deuxième semaine "plus difficile" pour les médailles françaises ?
"Ca ne veut pas dire pour qu'on autant qu'on ne pratique pas d'activité physique", contrebalance Bertrand Daille, qui loue la présence de "milliers de clubs" en France qui permettent l'organisation de compétitions dans "beaucoup de sports, chaque week-end".
Désormais, place à la deuxième semaine olympique. La France a engrangé un bon nombre de médailles lors de la première et il est vrai que cette nouvelle partie de la compétition pourrait être plus "difficile" pour les Français. "D'autres médailles vont arriver", a-t-il assuré néamoins, citant entre autres le cyclisme sur piste, la boxe et le taekwondo.