JO 2024 (skateboard): le vétéran Andy Macdonald a enflammé la Concorde à 51 ans
Pour ses 21 concurrents lors des qualifications du park, Andy Macdonald est une légende. L'Américain est l'un des précurseurs du skateboard et il avait déjà fait rêver les fans français il y a quinze ans lors d'une démonstration avec son ami Tony Hawk. "C'était juste là-bas au Grand Palais", raconte Macdonald à la sortie du bol de la Concorde. "Tony Hawk et moi avons fait une démonstration et mon fils qui a 18 ans était un petit garçon à l'époque. Il s'était endormi!"
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Andy Mcdonald est une icône de son sport. Il a été le premier à passer certaines figures que les skateurs d'aujourd'hui reproduisent. Il a roulé pour la première fois dans les couloirs de la Maison Blanche en 1999 alors qu'il participait à un spot télévisé sur la lutte antidrogue. Macdonald a été huit fois médaillé d'or aux X Games à une époque où il rivalisait avec Tony Hawk. "On est de vieux amis", sourit-il. "On a roulé l'un contre l'autre pendant des années aux X Games. On a aussi roulé comme coéquipiers en double. On a fait des tournées ensemble et on est voisins à San Diego."
Eliminé dès les qualifications malgré trois runs solides
Andy Macdonald est donc devenu le premier quinquagénaire à disputer une épreuve olympique de skateboard, ce mercredi 7 août lors des qualifications du park. A 51 ans, le skateur, qui représentait la Grande-Bretagne à Paris (il a la double nationalité), a sorti trois runs solides terminant sur son meilleur score: 77,66. Pas assez pour se classer parmi les huit meilleurs et passer en finale, mais suffisant pour enflammer la Concorde.
"Je ne pouvais pas être plus content", assure-t-il. "On se dit toujours 'J'aurais dû faire le backflip à la toute fin de mon passage!', mais je m'en fiche. Je ressentais une telle émotion! La foule était derrière moi, je sentais son amour et son soutien. Et je suis tellement excité d'avoir sorti l'enchaînement que j'étais venu faire. C'est vraiment la cerise sur le gâteau parce que j'avais mis la barre plutôt basse. Je me disais 'Je l'ai fait!!! Je suis arrivé ici!'. J'aurais pu tomber à chacun de mes runs, j'aurais été aussi content que je le suis maintenant."
Son run idéal, Andy Macdonald l'a passé et il n'y a que ça qui compte à ses yeux. "Les gens me demandent 'Tu penses que tu aurais dû avoir un meilleur score?'. Je leur réponds, 'A quelle place je suis?'. Je m'en fiche, je ne regardais même pas le classement! Ce n'est pas pour ça que je suis là."
"Pour la génération de Tony Hawk et moi, le skateboard était l'antithèse des sports olympiques"
Le vétéran du skateboard avait un autre message à faire passer à Paris. "Si je peux inspirer un dernier enfant à prendre une planche ou un dernier adulte à ne pas la lâcher, c'est pour ça que je suis là. Je suis là pour représenter le skateboard dans sa dimension marrante et joyeuse et je pense avoir fait du bon boulot aujourd'hui."
Son show, il l'a donné sous les yeux de son ami la légende Tony Hawk, présent à Paris. Tout un symbole pour Macdonald. "Pour la génération de Tony et moi, le skateboard était l'antithèse des sports olympiques. On est devenus skateurs parce que l'on ne voulait pas de sport organisé, on ne voulait pas jouer au foot. On est les parias, on est dehors en train de rouler. Les footballeurs nous détestent. Alors être accueillis par la communauté sportive mondiale, c'est juste incroyable."
Les Jeux de Los Angeles à 55 ans?
Il confie d'ailleurs être surexcité depuis qu'il est arrivé au village olympique. "C'est l'expérience d'une vie. Mes trois premiers jours ici, je ne dormais que quatre heures par nuit. J'ai apporté un skateboard électrique, je faisais des tours et je rencontrais tout le monde. 'Ce mec est de Corée du Nord, incroyable! Celui-là est du Kazakhstan! Donnez-moi votre pin's!'. Le monde entier se retrouve autour du sport et c'est vraiment beau d'en faire partie. Le simple fait d'être là, d'être olympien..."
Et quand on demande au vétéran du skateboard s'il se voit aux Jeux de Los Angeles 2028, Andy Macdonald répond en riant: "A 55 ans, les Jeux, pourquoi pas!"