JO 2024: le pentathlon moderne s'apprête à tourner la page de l'équitation à Paris
L'image avait fait le tour du monde et choqué. L'Allemande Annika Schleu en route pour la médaille d'or aux Jeux olympique de Tokyo, mais qui perd tout. En larmes sur son cheval récalcitrant qui refuse de sauter les obstacles. Des coups violents sur l'animal portés par l'athlète et son entraîneur, et un scandale en mondovision. Après Paris, l'équitation sera remplacée par un parcours d'obstacles à pied...
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"Je suis forcément déçue parce que l’équitation c’est un peu ce qui m’a fait venir au pentathlon, avoue Marie Oteiza, l’une des Françaises alignées sur l’épreuve de pentathlon moderne des Jeux olympiques de Paris 2024. Donc il y a un petit pincement au cœur. Ce qu’il s’est passé à Tokyo, c’était la bonne excuse pour changer. Après, notre sport manque de visibilité et il avait certainement besoin de ce changement. Ce n’est pas un choix que j’aurais fait de gaité de cœur mais c’est comme ça."
Une grande transformation
Valentin Prades, lui, a porté ce changement. "Il y a trois sentiments qui se mélangent, détaille le 4e des Jeux de Rio. La fierté d’être peut-être le dernier à monter à cheval aux Jeux olympiques en pentathlon moderne. Il y a l’émotion de se dire que notre sport va se transformer. Et là c’est une grande transformation. Et il y a l’enthousiasme de se dire que cette évolution était nécessaire et qu’elle va vraiment redynamiser notre sport au niveau de l’attractivité, des médias, du nombre de licenciés, de la facilité à pratiquer au niveau français et mondial. Donc je suis à la fois ému de participer à cette dernière et très enthousiaste et excité pour les années qui arrivent avec le développement de cette nouvelle épreuve qui sera un vrai plus pour notre sport."
Les chevaux à l'écurie, l'équitation sera remplacée par un parcours d'obstacle à pied, sorte de Ninja Warrior version olympique. "Je pense que c’est l’évolution de notre sport, se rassure Marie Oteiza. Je sais que les juniors ont déjà commencé avec cette nouvelle épreuve et de ce que j’en entends, ça a l’air super dynamique et ils ont l’air d’adorer, donc hâte de voir ce que ça donnera." Jean Baptiste Mourcia, engagé sur ces JO 2024, ne partage pas cette excitation du changement.
Un "pincement au cœur"
"Ça m’attriste, avoue-t-il. Ça faisait partie de l'ADN et la beauté de ce sport militaire à la base. Les soldats devaient savoir traverser un fleuve, courir sur le champ de bataille, se défendre à l'épée et savoir monter sur n'importe quel cheval trouvé sur le champ de bataille. Je trouve ça un peu injuste." Et s'il reconnait que la France avec son savoir-faire équin était plutôt favorisée par rapport à d'autres pays, il estime que "l'on aurait pu faire beaucoup mieux. On aurait pu changer les règles et faire évoluer tout ça. On aurait aussi pu demander plus d’exigence dans l’entraînement des athlètes."
Une formation solide en équitation qui limite l'aléatoire du tirage au sort vingt minutes avant son cheval. "Il faut savoir monter ! Ce qu’il faut rappeler, c’est que meilleur cavalier tu es, meilleure équitation tu auras en général. Il y aura peu de catastrophe." Avant de tourner la page de l'équitation, tous avouaient ce jeudi après l'épreuve d'escrime avoir un "pincement au cœur" avant de monter une dernière fois dans le prestigieux cadre du Château de Versailles.