JO 2024 (natation): pourquoi les nageurs ne portent pas tous les couleurs de leur pays dans la piscine
À chaque course son propre nuancier. Sur leur plot de départ, les athlètes engagés aux Jeux olympiques de Paris 2024 dans les épreuves de natation se présentent avec des couleurs totalement différentes, qui n’ont parfois rien à voir avec celles de leur pays. La Française Marie Wattel a ainsi nagé en vert ce mardi matin à La Defense Arena. Certaines de ses concurrentes étaient en orange, en bleu ou en pourpre, sans que ce soit lié à leur drapeau. Contrairement à d’autres disciplines, les nageurs et les nageuses peuvent choisir depuis les années 2000 la tenue qui leur convient le mieux pour performer.
"Les nageurs portent la combinaison de leur choix. Pour la majorité d’entre eux, c’est celle de leur équipementier individuel, avec lequel ils collaborent tout au long de l’année", explique notre consultante Sophie Kamoun. "Certains équipementiers préfèrent miser sur de la couleur et d’autres restent dans la sobriété. Ça permet de distinguer une marque par rapport à une autre. Speedo, c’est généralement très coloré. Arena moins. Ça permet à chaque équipementier d’avoir son identité graphique, pour qu’on puisse les reconnaître facilement."
Marchand n’a pas de contrat avec un équipementier
Chez les Bleus, Yohan Ndoye Brouard et Charlotte Bonnet sont par exemple liés à Arena. Léon Marchand, lui, n’a pas de contrat avec un équipementier en particulier. La star de 22 ans peut aujourd’hui choisi la marque qu’il souhaite. Pour ces JO de Paris, le néo-champion olympique du 400m 4 nages a opté pour Speedo, qui travaille historiquement avec le club de Toulouse, d’où il est originaire. Et il n’hésite pas à changer de couleur entre deux courses, au moment d’enfiler un maillot neuf. Lors de sa démonstration impressionnante dimanche soir en finale du 400m 4 nages, Marchand était en noir. Pour les séries du 200m papillon et du 200m brasse, il portait ce mardi matin du bleu électrique.
Les nageurs olympiques sont aussi libres de choisir leurs propres lunettes, sans restriction de coloris. "On considère que le maillot et les lunettes sont un outil de travail et on ne peut pas se permettre d’en changer pour les grandes compétitions internationales", résume Sophie Kamoun. Certains, comme Maxime Grousset, ont un contrat pour les lunettes (Aquasphere) mais pas pour le maillot. Une manière de pouvoir switcher au fil des saisons, en fonction des évolutions technologiques apportées par les différentes marques.
Les fédérations fournissent les bonnets
En revanche, leurs vêtements hors bassin sont fournis par les fédérations, tout comme leur bonnet avec le drapeau de leur pays et leur nom écrit en dessous. Pour la délégation française, Le Coq Sportif s’est appuyé en partie sur l’expertise d’Arena afin de proposer le meilleur matériel possible. "Un bonnet apporte une énorme visibilité à l’équipementier, mais il se doit d’être extrêmement technique", détaille Sophie Kamoun. "On ne peut pas nager avec n’importe quoi. Il faut un véritable savoir-faire et on ne peut pas s’improviser fabricant de bonnets de bain, donc il y a des accords passés entre les différentes marques qui doivent équiper les athlètes durant les Jeux olympiques." Au sein de certaines équipes, comme l’Australie ou la Chine, les athlètes portent tout de même en majorité les couleurs de leur pays.