JO 2024 (natation): la piscine olympique de la Défense Arena est-elle trop lente?

Trois jours d'épreuves, la crème de la crème réunie avec un seul objectif, mais toujours aucun record du monde de battu à Paris La Défense Arena… Alors forcément, les spécialistes de natation s’interrogent: la piscine olympique des JO 2024 est-elle trop lente?

Ce ne sont pas les statistiques qui diront le contraire. Sur les cinq premières finales de natation des Jeux olympiques, seulement 5 nageurs (sur 40) ont fait un meilleur temps aux Jeux olympiques que durant leur période de préparation pour la compétition. Dans l’autre sens, cela signifie que sur cinq finales, 35 nageurs étaient meilleurs en période pré-JO.

La question s’est également posée après le 400m 4 nages de Léon Marchand. Le Français a survolé la concurrence et frôlé le record du monde de quelques dixièmes. Mais il est le seul nageur à s'être rapproché des meilleurs chronos mondiaux depuis le début de la compétition, alors que le monde de la natation a l’habitude d’actualiser ses records régulièrement.

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Un problème de profondeur ?

Le principal suspect à ces chronos "lents", c’est le bassin de Paris La Défense Arena. 50 mètres de long, 2500 m3 d’eau mais surtout, 2,15m de profondeur. C'est peu. C'est même 80cm de moins qu’à Tokyo 2020, où cinq records du monde avaient été battus. C'est cet aspect qui interroge principalement. Le standard demandé par la fédération internationale pour accueillir une compétition est situé entre 2 et 3 mètres. Habituellement, les bassins font plutôt entre 2,30m et 2,50m de profondeur.

À Paris La Défense Arena, c’est la société italienne Myrtha Pools qui a installé le bassin, sur le terrain de rugby, car la salle héberge le Racing 92 le reste de l’année. "La profondeur qui est demandée, c’est 2m. Si on faisait une piscine plus profonde, on perdrait des places dans le public", explique Roberto Colletto, PDG de la société. "Je sais qu’on évoque le fait que si la piscine est plus profonde, les performances sont meilleures. Mais il y a aussi les aspects psychologiques et physiques des nageurs. Du côté technique, il n’y a aucun problème avec la piscine."

Les principaux concernés, eux, ne veulent pas utiliser le bassin comme excuse. "C’est psychologique. Les premiers qui ont nagé ne font pas des temps exceptionnels donc on se dit que la piscine nage moins vite, mais tous les bassins sont pareil. C’est un bassin homologué, on est aux Jeux olympiques, donc moi je n’y crois pas", sourit David Aubry après son 800m.

Le bassin n’a pas l’air de perturber les nageurs étrangers non plus. "Je m’en fiche un peu, même si c’est le cas. Tout le monde nage dans la même piscine de toute façon donc ça ne sert à rien de se concentrer là-dessus", assure l’Américaine Katie Grimes après sa médaille d’argent sur le 400m 4 nages. Alors pression ou bassin, reste à attendre un record du monde pour que les doutes se dispersent. Ce qui est sûr, c’est que le bassin de Paris La Défense Arena n’empêche pas de décrocher des médailles d’or.

Article original publié sur RMC Sport