JO 2024: comment un modèle prédictif s’est bien planté dans ses projections de médailles pour la France

L’objectif fixé en 2022 par le président de la République Emmanuel Macron de se hisser dans le top 5 mondial des médailles lors des Jeux de Paris est atteint. En milieu de journée, ce dimanche, la France était déjà assurée de finir cette quinzaine olympique dans le top 5 mondial du classement des médailles. Un objectif que le chef de l’Etat jugeait "plus que jamais atteignable" en début d’année. Et il ne s’était pas trompé.

La délégation française, malgré le couac annoncé en athlétisme et quelques déceptions dans des sports habituellement pourvoyeurs de médailles, est même allée au-delà des espérances en battant le record de titres des Jeux d’Atlanta (37 médailles dont 15 en or en 1996). Elle va même échouer à quelques encablures de l’objectif révisé et ramené à 70 médailles par l’ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu.

"Un doux rêve"

Avec 64 médailles (record historique), la France termine première nation européenne, détrônant la Grande-Bretagne. Un exploit absolument extraordinaire que l’économiste du sport Wladimir Andreff jugeait "hors d’atteinte" et "statistiquement improbable" dans une note de l’Observatoire français des conjonctures économiques.

"On peut considérer 47 ou 48 médailles gagnées comme la prévision la plus fiable, avec une éventualité de gagner 3 à 8 médailles supplémentaires (...) Doubler le nombre de médailles (par rapport aux Jeux de Tokyo, où la France avait ramené 33 breloques) remportées par l’équipe de France aux JO de Paris 2024 est un doux rêve, inatteignable", estimait-il alors.

L’économiste s’appuyait sur les prévisions de son modèle macroéconomique qui avait prévu 95% des résultats des JO de Tokyo en 2021. Une autre étude produite par l’institut Gracenote, mise à jour juste avant la cérémonie d’ouverture, tablait sur un record de 60 médailles pour la France, plus proche du résultat final donc, mais aussi 27 en or.

Gracenote le plus proche

La France en a décroché 16 jusqu’à présent (ndlr, l’Agence nationale du sport en a identifié 14 ratées), un bilan provisoire qui ne devrait pas bouger d’ici la fin des Jeux. "Ce sont des Jeux exceptionnellement réussis, s'est réjoui Claude Onesta, manager de la haute performance à l’ANS, dans les colonnes du quotidien L’Equipe, ce dimanche matin. Imaginer le double de podiums en trois ans, c'était presque un pari impossible. Quand on sait que sur les vingt dernières années, d'Athènes à Tokyo, on était à une moyenne de 37,2 médailles, passer à une soixantaine, ça m'inquiète presque pour ceux qui vont prendre la suite, parce que là, on a mis la barre haut !"

Article original publié sur RMC Sport