JO 2024 (Lutte). Mamadassa Sylla: "L’Arena du Champ de Mars c’est mon salon et personne ne décide dans mon salon"
Mamadassa Sylla, que représente les Jeux Olympiques pour vous ?
Les JO c’est un événement de fou. Toute la Terre est réunie pour une seule compétition. C’est magique, c’est beau, tous les sports sont ensemble au village. Je ne l’ai jamais vécu, mais dans mes rêves lointains, je me suis vu athlète olympique. C’est un rêve qui se réalise. Je ne suis pas choqué de ce qui m’arrive. On verra ce qui se passe.
Vous êtes un pur produit de Bagnolet de l’enfance jusqu’à maintenant. C’est particulier de vous battre quasiment à la maison?
J’ai toujours été à Bagnolet, depuis la maternelle jusqu’au lycée. Ca fait super plaisir. Je vais faire les JO à la maison, j’ai l’impression que je vais faire les Jeux dans mon salon. En transport, c’est à côté. Je me l’étais promis. Ma mère ne m’a jamais vu lutter et je m’étais juré qu’elle vienne me voir sur cette compétition. Il y aura toute la Seine-Saint-Denis pour me soutenir. L’Arena du Champ de Mars c’est mon salon. Personne ne va décider dans mon salon.
Vous aviez raté la qualification pour Tokyo lors d’un TQO au dernier match. Cette fois-ci c’est au premier TQO que vous vous qualifiez, c’était le destin!
Il y a quatre ans je suis passé à côté. Ca m’a frustré très longtemps. Je n’ai pas dormi pendant longtemps. Je me suis posé beaucoup de questions. Au TQO de l’Azerbaïdjan, j’étais en pétard, j’ai tout pété.
En tant que seul lutteur masculin, Christophe Guénot et Yvon Riemer, vos coaches, sont presque 24h sur 24H à vos côtés. Comment ça se passe avec eux cette dernière ligne droite.
Les entraîneurs sont beaucoup sur moi. Je l’accepte. La lutte, c’est dur et là c’est encore plus dur. C’est la baston d’une vie. Je le comprends. Eux ont réalisé certains rêves et ils veulent que je réalise le mien. Ca fait plaisir. Yvon, niveau stratégie, il est dans son domaine. Il connait notre potentiel. Il sait ce qu’on a besoin d’entendre ou pas. Christophe, rien à dire. Il est vraiment aux petits soins. Il nous veut dans les meilleures conditions. Quand je me suis qualifié aux TQO, en descendant du tapis, il a versé sa larme. J’étais vraiment touché. Je suis le seul qualifié en gréco. J’aurais aimé être avec mes coéquipiers. Ils seront là en esprit avec moi.
Les deux féminines françaises, Koumba Larroque et Améline Douarre sont aussi du club de Bagnolet. Pouvez-vous parler d’elles?
Je suis super fier de partager les JO avec elles. Koumba elle a du ballon. Elle connait les JO. Je n’ai rien à lui apprendre. Améline aussi. Elles sont bien entourées, bien encadrées. Il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. On va kiffer. On va ramener les plus belles médailles qui soient.