JO 2024 (handball): cruelle fin en équipe de France pour les légendes Karabatic, Gérard et Porte

Les scénaristes des JO ont encore fait fort en termes de dramaturgie. Avec cette fois le Stade Pierre-Mauroy de Lille pour décor et l’équipe de France de handball au casting. Alors qu’ils menaient encore à six secondes de la fin, les Bleus ont tout gâché face à l'Allemagne (35-34), mercredi, laissant échapper leurs espoirs de médaille olympique dès les quarts de finale de leurs propres Jeux. Coupable d’une invraisemblable erreur, qui a permis aux Allemands d’arracher la prolongation durant laquelle ils ont fini par faire plier les hommes de Guillaume Gille, Dika Mem s’en voudra longtemps.

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De tristes adieux pour Nikola Karabatic et Gérard

C’est aussi une cruelle sortie pour Nikola Karabatic, dont l’immense carrière se termine sur ce douloureux revers. "Perdre comme ça, il y avait 1% de chance, c’est fou. Je n’ai jamais vécu de scénario dans ce sens-là. C’est cruel mais en même temps on s’est battu. C’était mon dernier match, je m’en souviendrai, ici à Lille, devant 28.000 personnes. Ce n’est pas la fin de JO que j’espérais. On est à chaud, on est dans la déception, je veux vivre ça avec mes coéquipiers, tout le monde est triste, j’ai envie de vivre mes derniers moments de sportif avec eux dans le vestiaire. Quand c’est dur il faut aussi être là", a-t-il réagi au micro de RMC, classe et fair-play jusque dans la défaite.

Ces JO représentaient l’ultime défi de la légende Karabatic (40 ans), triple champion olympique, titré à quatre reprises aux Mondiaux, mais aussi triple vainqueur de la Ligue des champions en club et seize fois champion de France, dont neuf fois avec le PSG. "J’aurais le temps de me retourner sur ma carrière, là il y a un petit goût de déception aujourd’hui. Je reçois énormément d’amour, mais c’est dur de le vivre en ayant perdu. Je me dis que ce n’est pas possible, je me dis que c’est un film et qu’on va se réveiller. Mais l’atmosphère était incroyable. C’est terrible de ne pas avoir rendu ça par une médaille, mais c’était un beau moment", a-t-il souligné.

Encore une fois brillant face aux Allemands, Vincent Gérard, champion du monde en 2017 et champion olympique en 2021 doit également prendre sa retraite. Le portier de 37 ans avait bien du mal à mettre des mots sur l’incroyable raté des Bleus. "C'est dommage, je ne sais pas trop quoi dire, a-t-il commenté sur France 3. On pensait avoir gagné le match et le petit coup du destin que nous réserve le sport, ce n'est pas ouf. C’est une grosse désillusion mais c'est comme ça... J'espérais avoir deux matchs derrière. Maintenant c'est la retraite. Est-ce ça donne envie de continuer ? Non."

Les larmes de Valentin Porte

Du haut de ses 33 ans, le Montpelliérain Valentin Porte se voit lui continuer en club. Mais plus en sélection. Celui qui possède l’un des plus beaux palmarès du hand mondial, avec un titre de champion olympique à Tokyo et deux médailles d’or aux Mondiaux, veut laisser la place à la nouvelle génération. C’est en larmes qu’il s’est confié sur RMC après la défaite en quarts : "C'est cruel. Je n'ai jamais vu ça. Ça fait un quart d'heure qu'on devrait être au village... Il se passe un truc improbable, on part en prolongation et après c'est pile ou face, ça ne nous sourit pas. On a l'opportunité, sur un tir compliqué, d'égaliser et non, tout s'arrête. C'est un énorme ascenseur émotionnel."

"Honnêtement, ce n'est peut-être pas bien mais j'étais persuadé qu'on allait gagner. J'étais déjà en train de relâcher la pression, c'était dur de se remettre dedans, j'étais un peu KO debout. Et voilà, ça se finit comme ça. Ce n'est pas la fin que j'espérais mais c'est comme ça", a-t-il conclu, très touché.

Article original publié sur RMC Sport